Black Panther Wakanda Forever : l’heure de la passation

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Black Panther Wakanda Forever est l’un des films les plus attendus du Marvel Cinematic Universe. Après la mort du Black Panther originel Chadwick Boseman en 2020, la franchise s’est vue affublée d’un grand défi : créer une passation correcte tout en respectant la mémoire de l’acteur. L’attente était grande de la part du public, et le résultat était nécessairement quitte ou double. Comment le studio Marvel s’en est-il sorti ?

Des thèmes forts pour Black Panther Wakanda Forever

Les deux thèmes principaux du premier Black Panther sont le deuil et l’héritage. C’est dans cette lancée que continue le second volet, tout en portant le deuil véritable de son interprète dans le plus grand des respects. De ce côté-là, le défi est grandement réussi. Tout est dans la sobriété, on lui rend hommage et tout au long du film on sent le vide qu’il a laissé. Rien que la fameuse introduction du logo est un enchaînement d’images de T’Challah dans le silence le plus total. La couleur est annoncée, et c’est Shuri qui prend la suite.

On est proche de son deuil et on fait la transition avec elle. Son développement est l’une des plus grandes qualités du film. A travers elle on ressent le déni, la colère, et finalement l’acceptation et une sorte de paix intérieure qui commence à être trouvée. Elle reprend le flambeau du personnage principal sans grande difficulté et n’efface pas non plus son grand frère qui laisse sa marque sans la faire évoluer dans son ombre. Ces thèmes aident aussi au discours social propre à la franchise, puisque le deuil et l’héritage sont le centre même des restes de la colonisation, qui s’exprime à nouveau avec véhémence et sensibilité dans cette suite.

L’introduction d’un nouvel univers

Le MCU post-Avengers a eu son lot de hauts et de bas, et ces derniers temps, il ne cesse de nous introduire à de nouveaux mondes et de nouveaux personnages. Si déjà Shuri reprend la place centrale alors qu’on ne l’avait qu’assez peu vue, c’est aussi l’occasion de présenter des nouvelles têtes. L’antagoniste principal tout d’abord, Namor, un homme de la mer qui vient d’une cité fantastique et qui a une morale bien à lui et assez complexe.

Il fait office de nemesis pour Shuri et les deux personnages évoluent en miroir, ce qui permet un développement de personnages d’autant plus intéressant et des images plutôt intéressantes. Le monde aquatique de Namor est très bien travaillé, apporte sa propre esthétique et c’est rafraîchissant à voir, on plonge clairement dans un univers fantastique plus onirique qu’auparavant. L’introduction de la jeune prodige de la technologie Riri Williams est elle un peu plus maladroite, elle sert de ressort comique et peut donner une impression de personnage fonction à certains moments, malgré un côté attachant indéniable.

La question de l’action

Black Panther Wakanda Forever est plus posé que la plupart des autres films des studios Marvel. C’est à la fois sa force et sa faiblesse, bien que la balance pèse plus du côté de la force. Le film peut donner l’impression de mettre un peu de temps à démarrer. C’est une histoire riche en contenu et l’exposition des nouvelles intrigues est parfois maladroite.

Mais une fois qu’il est lancé il nous emporte avec lui jusqu’au bout et il parvient à trouver son juste milieu entre action et émotion. La grande force de cette suite, et celle qui parvient à le rythmer d’autant plus, c’est une bande originale orchestrale magistrale, qui sied parfaitement au montage rythmique propre au réalisateur Ryan Coogler. On a parfois l’impression, dans les meilleurs moments, d’une action très inspirée d’un James Cameron et réalisée avec brio. Ce nouveau Black Panther est un hommage réussi à Chadwick Boseman et à T’Challah. La passation de flambeau est réussie et bien que le démarrage puisse paraître un peu long, le film se trouve et entre le fouillis d’émotions (des personnages comme du spectateur) et l’action du blockbuster il parvient à se créer sa propre identité. Un film spécial, significatif d’un avancement du Marvel Cinematic Universe, tout en saluant le passé avec respect.

Actuellement en salles.