Notre critique du long-métrage dramatique et romantique Avant toi, réalisé par Thea Sharrock.
Un an plus tôt sortait au cinéma Nos étoiles contraires, le film de Josh Boone qui n’avait laissé insensibles de nombreux amateurs du grand écran (surtout les adolescents) dont le film reste pour eux une référence en matière de longs-métrages d’amour impossible. Demain sortira dans les salles françaises, Avant toi, le premier long-métrage de Thea Sharrock adapté de son best-seller éponyme. Un film qui semble s’inscrire dans la même lignée que Nos étoiles contraires et qui malgré certains efforts déployés par cette dernière n’arrive malheureusement pas à provoquer des émotions fortes comme cela fut le cas avec Nos étoiles contraires.
Ce drame met en scène Lou, une jeune fille ordinaire et singulière vivant dans une petite ville de l’Angleterre dont elle n’est jamais sortie. Lorsqu’elle se retrouve sans emploi, elle accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un paraplégique prénommé Will. Malgré l’accueil glacial qu’il lui réserve, cette jeune fille va découvrir en lui des qualités exceptionnelles. Mais depuis que Will a été gravement renversé par un chauffard de moto deux ans plus tôt, il désire ardemment mettre un terme à ses jours. Une décision qui déplaît énormément à Lou qui, durant ces quelques mois lui restant à vivre mettra tout en oeuvre pour essayer de le faire changer d’avis.
Avant toi, c’est tout d’abord l’histoire de deux personnages qui viennent de deux mondes différents. Deux personnes dont le destin sera réuni et qui vont vivre une histoire d’amour le temps de quelques mois, car ce même destin qui les avait réunis autrefois en a décidé autrement cette fois-ci. Mais malgré ce sentiment de déjà-vu, on se laisse transporter par l’histoire et on sort de la projection avec un sentiment d’avoir assisté à un divertissement qui était loin d’être ennuyeux.
Une réflexion intéressante sur un sujet épineux
Ce film a le mérite d’aborder des thèmes sérieux et dont certains font l’actualité que ce soit dans notre pays ou dans d’autres états. Et parmi ces thèmes, il y a celui de l’euthanasie. Sans prendre parti pour un camp, le film va au-delà de cette histoire d’amour pour mener une réflexion sur ce sujet si délicat encore aujourd’hui dans notre société. Le spectateur est alors confronté à deux discours prônés par deux camps différents. D’un côté, ceux qui sont contre le fait de mettre un terme à leurs jours pour une raison quelconque, et de l’autre, ceux qui défendent cette pratique. Si les deux partis proposent des arguments solides qui tiennent la route et qui parfois, sont extrêmement saisissants, le spectateur se retrouve tiraillé entre deux partis. Là où le film excelle également, c’est dans sa prise de position. La réalisatrice ne donne aucun indice quant à sa position sur cette question, ce qui permet ainsi de ne pas choquer, voire vexer une partie du public favorable ou non à cette pratique.
L’autre point positif à retenir du film, c’est sa bande originale. Les choix musicaux sont ceux qui nous prennent vraiment aux tripes et collent bien à l’atmosphère du film. À cela s’ajoute une mise en scène qui n’a rien d’impressionnant, mais qui retransmet avec élégance les différents états d’esprit traversés par nos deux protagonistes tout au long du long-métrage. Le film nous rappelle également l’opportunité que nous avons lorsque nous sommes encore en mesure d’effectuer des choix. Avoir un choix est un luxe. Un luxe que beaucoup de personnes s’étant retrouvées dans la situation de Will ne peuvent malheureusement plus bénéficier. Et lorsque l’on a cela en tête, il est donc plus facile de saisir l’importance de ce luxe.
Avant toi montre également que même un amour empreint de générosité et d’abandon n’est pas toujours suffisant pour passer outre les difficultés que l’on peut rencontrer. Parfois, il suffit juste d’accepter les choix de ceux qu’on aime même si cela nous coûte, car peut-être que le véritable amour, c’est aussi respecter les décisions des proches que nous aimons sans les remettre en question. Avant toi mérite tout de même le détour ne serait-ce que pour apprécier Emilia Clarke dans un registre différent de son rôle dans Game of Thrones, mais aussi pour se familiariser avec l’accent British pour ceux qui veulent apprendre la langue de Shakespeare.