Chill & Cult : découvrez « In the air » sur Netflix

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Deux ans après Juno, Jason Reitman dresse un autre portrait un peu moins jeune, mais tout aussi irrésistible ; c’est Georges Clooney qui succède à Ellen Page dans un rôle principal sans grande surprise, mais qui n’en reste pas moins charmant. In the air est la comédie toute en légèreté (ou presque) de la rentrée, qui parfois, sait se métamorphoser en réflexion plus acerbe sur une humanité bien réaliste. Un petit classique à (re)découvrir dès maintenant sur Netflix.

Ryan Bingham a un talent tout particulier : celui de savoir virer les gens. Ce postulat de départ bien audacieux, qui décrit à la fois tout un personnage et une philosophie de vie, pose le décor de In the air et nous prépare à un scénario à la fois cynique et humaniste. Ryan Bingham est donc payé pour voyager à travers les quatre coins des Etats-Unis, et se rendre dans des entreprises aux patrons paresseux qui ne prennent même pas la peine d’annoncer à leurs propres employés qu’ils sont virés. Mais la grande passion de Ryan, outre son travail si particulier, c’est de collectionner les miles aériens : Ryan vit dans les aéroports et pour les aéroports, passant d’hôtel en hôtel et accumulant les pass de chambre et les cartes en tout genre. En clair, c’est une nouvelle histoire humaine américaine que nous raconte Jason Reitman après Juno, en s’appuyant sur ce personnage plein de charme et de contradiction, auquel Georges Clooney sied à la perfection. 

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Sous la comédie toute en légèreté qui suit les rencontres et voyages de Ryan, se révèle peu à peu une composition scénaristique cynique et affutée, où se dessinent les traits d’une critique acerbe de la réalité sociale américaine, entre égoïsme, protectionnisme, et valeurs traditionnelles familiales. Car si Ryan semble s’épanouir dans cette vie sans attache, sa vision du bonheur change peu à peu au contact de Natalie, sa collègue qui veut révolutionner l’entreprise et mettre fin aux voyages sans fin, et d’Alex, une femme d’affaire avec qui il partage finalement quelques points communs. Alors que l’humanisme acerbe du film se déroule sans même que l’on s’en rende compte, Ryan commence à se voir non plus à travers le prisme d’employés en colère et qui lâchent un amas de haine, mais à travers celui de deux personnes qui lui ressemblent de près ou de loin, mais surtout qui lui font voir un aspect plus réaliste de la vie qu’il mène. 

Ce changement de vision à peine perceptible dans les premiers instants chez Ryan est dévoilé tout d’abord par la caméra : dans la première heure très conventionnelle et directe, c’est juste avant le mariage de Julie que ce traditionalisme laisse place à une caméra réaliste, qui oscille et tremble selon le rythme de la scène, le rythme de la vie avec tous les risques qu’elle comprend. Car au final si Ryan se perd dans les voyages et dans une routine bien plus forte que la vie conjugale ou familiale, c’est bien peut-être en signe de protection, de retour sur soi défensif, qui est certes rassurant, mais peu épanouissant. En tout cas c’est bien ce que semble nous dire In the air dans une conclusion élogieuse des valeurs traditionnelles (sans vous en dire trop non plus).

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Sous un humour léger et plaisant, et un charme omniprésent aussi bien chez les personnages que chez les acteurs qui les interprètent, In the air sonde les valeurs américaines dans un film aussi bien cynique qu’humaniste. Si le film de Jason Reitman n’est pas un chef d’œuvre, il a le mérite de nous faire passer un très bon moment et de nous confronter à la réalité quotidienne. Un petit film culte à (re)découvrir dès maintenant sur Netflix.

 

Bande-annonce In the air de Jason Reitman :