Clap de fin pour le Champs-Elysées Film Festival, qui s’est clôturé par un western non-conventionnel : Damsel. Réalisé par les frères Zellner, Damzel raconte la quête de Samuel, qui bravera les dangers de l’ouest sauvage avec un pasteur pour retrouver sa bien aimée Penelope. Ce film où l’esthétique prédomine est indéniablement une drôle d’expérience filmique qui vaut le coup d’œil. Focus.
Visuellement impeccable
Damsel frappe dès les première images par son esthétique léchée et ses plans millimétrés. Les paysages de l’ouest américains sont magnifiés du début à la fin du film et l’on en viendrait presque à vouloir entrer dans l’écran pour faire partie de ces décors. Chaque plan est composé comme une toile de maître et tout semble avoir été réfléchi au millimètre près. Un détail est d’ailleurs amusant, à savoir la façon de filmer certains environnements rocailleux. Le gigantisme apporté à ces lieux rappelle de manière très accentuée le tout premier opus de La Planète des Singes paru en 1968, où des environnements similaires étaient filmés de manière tout aussi impressionnante. La reconstitution n’est pas en reste, puisqu’on se croirait réellement en plein Far West au moment de la conquête de l’Amérique Sauvage. En bref, Damsel jouit d’une esthétique impressionnante et d’une réalisation sans faute, dont la minutie n’est pas sans rappeler les plans très précis de 1985, également présenté lors du Festival (et doublement récompensé lors de la cérémonie de clôture).
Un scénario drôle mais prévisible
Damsel offre un scénario qui casse les clichés habituels du genre. Il prend un malin plaisir à retourner les codes afin de nous surprendre le plus possible. C’est ainsi que nous avons affaire à des situations aussi absurdes qu’amusantes, appuyées par des personnages complètement loufoques. Cependant, dès que l’on a compris cette envie de la part des scénaristes de casser les clichés, on se rend vite compte de la direction que prendra le scénario. A force de vouloir faire dans la surprise, on finit par ne plus vraiment être surpris. Cependant, l’écriture reste un point fort du film, notamment s’agissant des dialogues. Ceux-ci sont délicieusement absurdes et beaucoup de personnages semblent complètement déconnectés de la réalité (voire même complètement idiots). Cela rend le décalage avec les personnages « normaux » d’autant plus hilarant et leurs échanges d’autant plus lunaires. Il faut toutefois noter certaines longueurs distillées ça et là dans le film, nous en sortant par moment. Peut-être aurait-il été judicieux de raccourcir l’oeuvre d’une petite dizaine de minutes afin de la rendre plus dynamique et impactante.
Des comédien(ne)s au top !
On ne présente plus Robert Pattinson, le minet faussement dark de la tristement célèbre saga Twilight. Sauf qu’on a beau se moquer de cette franchise pour midinette, une chose est indéniable : Robert Pattinson est un excellent acteur et il l’a prouvé à d’innombrables reprises depuis plusieurs années. Il ne fait pas exception à cette règle dans Damsel, où il excelle dans son rôle d’amoureux transi et déconnecté de la réalité. Aussi drôle que pathétique, Pattinson est totalement crédible dans la peau de ce looser fou d’amour. Sa bien aimée Penelope, interprétée par Mia Wasikowska, s’en tire également remarquablement bien, même si l’écriture de son personnage ne lui permet malheureusement pas d’être très nuancée. Enfin, le pasteur interprété par David Zellner (l’un des co-réalisateurs) est une touche d’humour et de naïveté bienvenue dans le monde impitoyable du Far West qui nous est dépeint.
Damsel est une tragi-comédie fort appréciable par son scénario non-conventionnel et son esthétique lumineuse. Un drôle de petit western indépendant à découvrir si vous êtes fans du genre (et même si vous ne l’êtes pas).