Inattendue et débordante de tendresse, la relation qui unit le duo formé de Gérard Jugnot (Loïc) et de François Deblock (Hugo) ne laisse pas indifférent. Un lien particulier va se nouer entre les deux personnages principaux, reliés malgré eux par une histoire commune. Oscillant entre la comédie et le drame C’est beau la vie quand on y pense nous présente un monde idéal, parfois simplet où tout est finalement prévisible.
Quand le temps perdu se rattrape
Trop occupé à sa carrière de pilote de rallye, Loïc le Tallec ne s’est jamais occupé de son fils. Alors que ce dernier meurt dans la fleur de l’âge d’un accident de la route, Loïc tombe en dépression. 1 an après, il se lance à la recherche de celui qui s’est fait transplanter le cœur de son fils. Il va découvrir Hugo, un jeune homme haut en couleur qui se révèle être aux antipodes du « type bien » qu’il s’était imaginé. Un temps décontenancé face à celui qui porte en lui une part de son enfant, Loïc va progressivement s’attacher à lui, jusqu’à le traiter comme son propre fils. En toute simplicité cette relation entre deux inconnus devenant rapidement complices, va permettre à chacun d’évoluer et de combler un manque.
Cette rencontre inattendue va voir Hugo évoluer, s’assagir et mûrir jusqu’à devenir un nouvel homme ; Loïc quant à lui va retrouver ce goût de vivre qu’il avait perdu à la mort de son fils, s’érigeant en figure protectrice qu’il ne s’est jamais donné l’occasion d’être auparavant. Si le temps perdu ne se rattrape habituellement jamais, ce dicton semble ici faire défaut. Le vieux père éploré va donner au jeune errant de quoi se construire un avenir, faisant avec lui tout ce qu’il n’a jamais fait avec son propre fils. Il va même l’aider à réaliser son rêve, jusqu’à s’impliquer personnellement dans ses projets.
Attachants mais clichés, des personnages qui ne parviennent à nous émouvoir
L’histoire est certes originale, mais traitée de façon si légère qu’il en devient difficile de nous en tirer quelque émotion. Si le film s’appuie sur une confrontation générationnelle nous faisant réfléchir sur une pluralité de thèmes, il réussit seulement à nous faire sourire de temps à autre, loin de l’intensité émotionnelle attendue. Le temps qui passe, la difficulté de s’engager, la confiance en soi…le scénario propose une réflexion assez intéressante sur des thèmes actuels qui traversent nos sociétés. Pour autant, l’histoire du jeune en déperdition sauvé par le vieux sage qui souhaite rattraper le temps perdu donne un air de déjà-vu.
Des incohérences dans la mise en scène laissent par ailleurs le spectateur assez dubitatif. Hugo évolue au contact de Loïc, si bien qu’entre le début et la fin du film, il semble être un tout autre personnage : il en fait parfois même un peu trop. Gérard Jugnot en père dévasté et maladroit dans ses relations incarne parfaitement son rôle… sans parvenir à en sortir lorsque les circonstances le nécessitent.
C’est beau la vie quand on y pense se révèle être une agréable comédie qu’on se plait à regarder pour l’originalité de son scénario et la légèreté de sa mise en scène. Son dynamisme ne laisse aucun temps mort, et même si la fin est largement prévisible, le spectateur ne peut y rester insensible. Malgré son manque de réalisme, la relation singulière qui se noue entre Loïc et Hugo invite à une intéressante réflexion sur notre rapport aux autres, à l’inconnu et à l’incertitude : une originalité qui en vaut le détour.