En 2014, Paul King, relativement inconnu, décide d’adapter le petit ourson de l’auteur anglais Michael Bond. Véritable institution en Angleterre, l’adaptation de Paddington était attendue au tournant. Les résultats au box-office et les retours presses positifs ont poussé Paul King a revenir derrière la caméra pour un second opus, qui sort en salle ce mercredi 6 décembre. Pour l’occasion, retour sur le premier épisode.
Une oeuvre familiale tendre et drôle
La grande réussite de Paddington est sa tendresse. Le film est à l’image du personnage : une boule de poils accueillante et rassurante. Comme Les Minions ou n’importe quelle mascotte mignonne, le potentiel de sympathie de cet ourson est sans limite. Bien loin de la grossièreté de Ted, son compère américain, Paddington appréhende les us et coutumes de la Grande-Bretagne, cherchant à devenir un véritable gentleman. Étonnamment, malgré le potentiel émotionnel que dégage le personnage de part sa naïveté, sa maladresse et sa frimousse toute mignonne, Paddington manque légèrement d’émotion et de sentimentalisme. Néanmoins, quelques brillantes idées de mise en scène, notamment par des coups de caméra en diagonale et des dialogues savoureux, donnent du rythme à cette œuvre efficace et mignonne (paradoxalement en manque d’inspiration scénaristique).
Mais finalement, la grosse attraction du film c’est bien Paddington, gouffre d’émotivité, surtout pour les plus petits. Équivalent de Astérix et Obélix, Tintin, ou Lucky Luke en Angleterre, Paddington affrontait la terrible Nicole Kidman au cinéma, personnage créé pour l’occasion. Froide et impériale, elle porte le rôle d’une chasseuse sans cœur avec efficacité, tandis que Guillaume Gallienne prête sa voix à l’ourson dans la version française.
L’histoire de sa création
Tout a commencé lors du Noël 1956 à Londres. Michael Bond rentrait chez lui, lorsqu’il vit un petit ours en peluche laissé seul dans un magasin. Il décida de l’acheter et de l’offrir à sa femme. Ils le nommèrent Paddington, comme la gare près de laquelle ils vivaient.
Michael Bond développa le personnage en roman puis avec un premier album en 1958. Une trentaine d’autres suivirent, une traduction dans 40 langues et plus de 35 millions de livres vendus dans le monde. Dans l’œuvre de Bond, la famille Brown trouve le petit ours seul dans la gare avec une étiquette indiquant « S’il vous plaît, prenez soin de cet ours. Merci ». Une statue de l’ours le plus connu de Grande Bretagne a d’ailleurs été érigée dans la station de métro londonienne qui a inspiré son nom. En 2012, Paddington a été élu Personnage animé préféré des Britanniques de tous les temps au British Animation Award.
Ainsi, Paddington est une véritable institution en Angleterre. L’adaptation de Paul King est fidèle à la création de Michael Bond, ainsi qu’une réussite critique et financière. La suite sort ce mercredi dans les salles avec une recrue de taille : Hugh Grant.