Nous connaissons tous la plateforme Netflix, proposant un panel de films et de séries devant lesquels nous nous languissons, une part de pizza à la main. Netflix s’est également introduit dans la production avec des films comme Bright de David Ayer, Annihilation d’Alex Garland etc.
Mais connaissons-nous Amazon Prime Video ?
Nous connaissons bien sûr Amazon, site marchand, où nous pouvons acheter tout un tas de choses à moindre prix. Une entreprise avec un chiffre d’affaires annuel de 177,9 milliards de dollars. Faute de velléité de pouvoir et, pour rester dans le nerf de la guerre du web, ce géant du net s’est décidé à concurrencer Netflix sur la diffusion cinématographique. Depuis avril 2017, Amazon Prime Video est un espace accessible avec la wifi où films et séries défilent devant nos yeux. En quelques clics, nous accédons à des images en mouvements posées sur une narration. Contrairement à son rival, il se lance en premier, dès 2014, dans la production. Les studios Amazon dédiés à l’audiovisuel et au cinéma ont vu passer des séries (Mozart in the Jungle entre autres) et des films (dont Café Society, Woody Allen). Des prix défiants toute concurrence ont ciblés le public majeur entre 18-24 ans. 24€ par an pour la jeunesse et pour les autres, un abonnement annuel de 49€.
Avec ces deux grandes entreprises qui envahissent le marché du petit écran, que devient le Cinéma ?
La détention des deux seuls grands pôles de l’industrie (la production et la distribution) entraîne une problématique importante. Comment faire émerger un cinéma différent de celui de l’argent ? Les blockbusters ont plus de chance de faire de bénéfice qu’un film indépendant. S’ajoutent à ça les campagnes marketings pour le « cinéma à la maison ». Comment revaloriser la salle, le spectacle cinématographique ? Face à une place à 8€ en moyenne, comment ne pas tomber dans un visionnage passif avec cette myriade d’oeuvres qui induit un choix par défaut ?
Ne soyez pas étonné de voir de plus en plus de « films » en SVOD (Streaming Video On Demand). Hollywood et le monde du cinéma semblent apprécier ce nouveau marché, énormément rentable, où les risques inhérents aux grosses productions sont limités. Bien qu’ils rencontrent facilement leur public, ces téléfilms vont batailler pour obtenir une reconnaissance dans les festivals et lors des cérémonies. Pedro Almodóvar, président du dernier Festival de Cannes, avait affirmé haut et clair ne pas souhaiter récompenser des films qui ne sortent pas en salles. Dernièrement, le maître Spielberg s’est également prononcé contre ces productions, non sans présager un futur assez sinistre pour les salles obscures. Le combat débute aujourd’hui !