Jean Rochefort est mort cette nuit, à l’âge de 87 ans, a annoncé sa fille à l’AFP.
Jean Rochefort, c’était un peu notre Christopher Lee à nous : un être éternel, quasiment légendaire, qui semblait être là depuis la nuit des temps, qui ne devait jamais disparaître. Et qui pourtant, un jour, s’en va… Un fabuleux acteur, qui a joué dans des navets, à l’instar du film Le Placard, mais aussi et surtout dans des chefs d’oeuvre comme Que la Fête Commence qui lui a valu le César du Meilleur Second Rôle, et bien sûr Le Mari de La Coiffeuse et Le Crabe-Tambour, pour lesquels il a obtenu deux Oscars du Meilleur Acteur. Enfin, des petites choses pour le plaisir, comme résumer avec un langage peu conventionnel les chefs-d’oeuvre de la littérature dans les Boloss des Belles Lettres, ou chanter avec le groupe Dyonisos pour leur album La Mécanique du Coeur, par exemple.
Figure reconnaissable entre toutes (en dépit du fait que beaucoup de monde le confonde avec son ami Jean-Pierre Marielle), son air distingué, et, en même temps, souvent des rôles qui détonnaient avec cette apparence. Un personnage un peu fou et mélancolique derrière sa moustache raffinée, qui était un monstre sacré du cinéma français, ami de longue date de Noiret, de Belmondo, d’Annie Girardot. Même les moins cinéphiles se souviendront de lui déclarant « A ma guise ! » dans une célèbre publicité.
Comme il le disait de lui-même, ce qui restera sûrement l’idée que l’on le gardera de ce grand artiste:
« J’ai le respect de l’incongru. Et ce goût pour la culture classique, qui me donne une austérité de fonctionnaire. Vous mélangez, et ça donne un acteur plausible. »
Nous vous laissons, chers lecteurs, sur une scène culte d’Un Éléphant Ça Trompe Énormément qui, nous l’espérons, vous donnera l’envie de revoir quelques-uns des films de ce brillant acteur.