A l’occasion du 40ème anniversaire de Grease, comédie musicale cultissime avec John Travolta et Olivia John Newton, Universal réédite dans une version remastérisée de toute beautée Grease, ainsi que pour la première fois en blu-ray sa suite (beaucoup moins aimée) Grease 2.
Nul besoin de parler pendant très longtemps de Grease 2. Suite ayant connu un véritable échec alors que son prédécesseur était le plus gros succès de 1978, Grease 2 est le canard boiteux de la (courte) franchise Grease. Sans le casting d’origine et surtout sans John Travolta, avec des musiques et des chorégraphies beaucoup moins marquantes, le film n’est pas un échec immérité. Reste que la sortie de l’oeuvre en version haute-définition permet de redonner une chance au film.
Évidemment une restauration n’améliorera pas les défauts d’un film. Qu’il soit en HD, 4K où qualité VHS un film reste le même. Au vu de l’échec et de la qualité du film, il aurait pu être compréhensible qu’il reste dans la mémoire collective comme un accident de parcours. L’occasion de cette sortie en blu-ray est de pouvoir réfléchir à l’intérêt de la restauration. Car s’il paraît évidemment noble et légitime de promouvoir la restauration des grands classiques du cinéma, qu’en est-il des films médiocres qui sortent toutes les semaines en salles et qui disparaissent sans faire de bruit ?
La sortie de Grease 2 rappelle que le passé du cinéma n’est pas uniquement composé de grands classiques à voir. Mais aussi de trop nombreux films ratés. Le but de voir un mauvais film, volontairement, est le même que de prendre une leçon d’histoire. C’est d’apprendre le passé, afin de mieux comprendre l’homme et retenir ses erreurs. Et c’est le cas de Grease 2. Un film qui à été réalisé afin de profiter du carton de Grease, ce qui en fait donc l’un des ancêtres des suites opportunistes que nous connaissons tous (dédicace à Speed 2). Cependant, le destin du cinéma est fait d’une étrange manière. Il arrive souvent que des films considérés comme totalement ratés à l’époque de leur sortie deviennent cultes au fur et à mesure du temps. Qui sait si le même destin n’attend pas Grease 2, qui a enfin une opportunité de se frotter au grand public. Si cela n’est pas le cas, alors il pourra toujours servir à des réalisateurs en herbe, afin de comprendre comment réussir une suite en comparant Grease 2 à Terminator 2.
Nous recommandons donc l’acquisition de Grease 2, tout bonnement afin de lui donner une chance de trouver enfin son public. Ou à la rigueur l’utiliser comme objet d’analyse afin de comprendre le fonctionnement d’une mauvaise suite. Celle où les producteurs, réalisateurs et scénaristes se disent :
« Oh le premier à tellement bien fonctionné que le 2 sera forcément un carton. »
Erreur fatale !
Pour toutes ces raisons Grease 2 a donc un véritable intérêt pour tous les vidéophiles, ainsi que pour les fans de Grease. De plus, il s’agit aussi du premier rôle de la mythique Michelle Pfeiffer et rien que pour cette présence, le film vaut le coup d’oeil.