Quittez Netflix pour rentrer dans la Umbrella Academy. C’est possible par le spin off, Tu pues la mort, proposé par Delcourt sur Klaus, le plus perturbé de la famille.
Si vous venez de finir le dernier épisode…
Vous faites partie des nombreuses personnes à avoir découvert la Umbrella Academy par la série télévisée et le personnage de Klaus vous a sans doute touché. Cet écorché vif est un des personnages les plus touchants mais aussi les insupportables de la série. Il cache sa tristesse sous des rires et des montagnes de drogue. Un flashback dévoile l’apprentissage traumatisant qu’il a subi depuis l’enfance au sein de l’académie. On retrouve le directeur d’école aussi froid qu’un PDG. Klaus n’a plus de nom mais son mentor le désigne par le numéro 4. Son père adoptif ne montre aucune compassion mais le pousse au-delà de ses limites pour révéler son talent de voir les morts. Hélas, ce pouvoir est une malédiction. Il ne fait plus la différence entre morts et vivants et donc la vie perd de son intérêt. Dépressif au plus haut point, il est incapable de s’ouvrir aux autres et préfère fuir dans l’autodestruction. Au sein de la Umbrella Academy, il devient gênant pour lui car, en raison de sa toxicomanie, il n’a plus aucune motivation et bascule dans la délinquance mais aussi pour les autres car les spectres ne cessent de déranger les cours. Il est donc poussé dehors au début de ce tome.
Cependant, rassurez-vous cher lecteur, ce récit complet est accessible à ceux qui n’ont rien lu ou même vu sur la Umbrella Academy car le scénario est fait pour être une parfaite porte d’entrée. Le lecteur néophyte comprend le passé de l’académie et le pouvoir de Klaus.
Si vous êtes plutôt adeptes des comics
Vous aurez la joie de retrouver le même scénariste Gerard Way assisté de son ami Shaun Simon. Si le dessinateur Gabriel Bá reste pour les couvertures et les illustrations de chaque chapitre, il est remplacé par I.N.J. Culbard. Cependant, son style se place dans la continuité. Ses traits très épurés et l’exagération des formes évoquent les dessins animés des sixties et seventies. Les couleurs chaudes forment un contrepoint au propos parfois triste. En effet, Tu pues la mort révèle un pan ignoré de la Umbrella Academy, la période qui suit le renvoi de Klaus de l’académie. Pourtant, Klaus refuse de partir et doit être vigoureusement mis dehors. Il se dirige alors à Los Angeles pour trouver sa drogue ce qui semble facile dans ce monde car il y a une boutique dans le style d’un diner. Le scénario est au début erratique illustrant l’errance d’un drogué. On peut même se demander si Klaus ne représente pas la vie passée du scénariste et chanteur de rock. Gerard Way et Shaun Simon élargissent l’univers de la Umbrella Academy en révélant un monde secret de vampires dont des singes. Monsieur Frisson dirige le trafic de drogue et il y a différents groupes de vampires des californiens les plus cools aux plus rigides et germaniques.
Manquant d’argent, Klaus se retrouve par hasard dans le milieu du cinéma à Hollywood. Son pouvoir devient un don car en copiant les talents de spectres d’acteurs ou de chanteurs. Le toxico se révèle amuseur public. Plus que des stars, Klaw rencontre des dieux et de démons comme Vivian Clarke actrice démodée qui refuse de l’accepter. Par elle, Klaus, Klaus est rendu accro à l’héroïne et continue à être utilisée et abusée. A la suite d’une overdose, il découvre un univers vide entre le paradis et l’enfer et veut y retourner. Le récit devient de plus en plus délirant même sans drogue.
Premier spin off de la Umbrella Academy, Tu pues la mort inaugure la série des « archives de l’académie » par un récit complet très réussi. Les fans de la série ou du comics seront ravis de découvrir le passé inédit de Klaus. Les néophytes profiteront d’une histoire à la fois tragique et drôle jetant un regard désabusé sur l’usine à rêves d’Hollywood.