Tintin au pays des Soviets : critique de la colorisation !

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Tintin au pays des Soviets est le tout premier album de la série de bande dessinée consacrée au célèbre reporter, créé par Hergé. Longtemps considéré par son créateur comme une erreur de jeunesse, cet ouvrage restera très longtemps le seul album en noir et blanc. Casterman dévoile une nouvelle version de la bande dessinée, pour la première fois colorisée. Nos impressions.


Au temps de l’URSS de Staline, le reporter Tintin et son fox-terrier Milou sont envoyés à Moscou par Le Petit Vingtième afin d’y effectuer un reportage. A partir de ce moment-là, l’histoire se compose essentiellement de nombreuses péripéties pour le jeune reporter, desquelles il doit se tirer à l’aide de son fidèle ami Milou. L’album a la particularité de proposer des scènes ouvertement anticommunistes.

71oDFMn4FQLIl n’en restait qu’un et c’était celui-ci. Tintin au pays des Soviets était jusqu’à présent uniquement disponible en version noir et blanc. Casterman nous propose aujourd’hui une édition colorisée pour notre plus grand plaisir, 87 ans après sa toute première édition. Nous sommes ici devant un monument. En effet, cette bande dessinée est la toute première histoire à mettre en scène le jeune reporter et son acolyte Milou. Une œuvre longtemps regrettée par son créateur Hergé, qu’il a qualifiée d’erreur de jeunesse.

En effet, on retrouve dans ces pages une critique assez vive de l’URSS de Staline et par prolongement du régime communiste. L’album, créé en 1929, est tout de même resté introuvable jusqu’en 1973 ! Une preuve s’il en est du désaveu de cette histoire qui ne fait pas officiellement partie de la collection officielle.

Au niveau du dessin, on se trouve face au style Hergé. Des lignes claires qui nous montrent tout le potentiel d’Hergé, potentiel que nous avons découvert dans les albums suivants. Au niveau de la colorisation, chose inédite, on est surpris de constater une certaine homogénéité à l’ensemble. Le travail réalisé par Michel Bareau et Nadège Rombaux est splendide, malgré le fait qu’ils ne soient pas crédités au générique de l’album ! Mais il faut bien avouer que pour ceux qui connaissent l’œuvre, la colorisation n’apporte pas grand-chose de plus. C’est la même histoire des aventures de Tintin, celle que l’on prenait plaisir à lire en noir et blanc. Coup de pub de la part de Casterman ?

En conclusion, la nouvelle édition colorisée de Tintin au pays des Soviets n’apporte rien de plus à l’œuvre originale. On sent une envie de surfer (financièrement ?) sur l’attrait d’une nouvelle parution estampillée Tintin et c’est dommage. L’histoire se suffit à elle-même, et on retiendra surtout d’Hergé un trait de crayon sublime et des histoires rocambolesques qui font encore aujourd’hui de Tintin un héros à part dans le monde de la bande dessinée, un précurseur…

Plus que quelques jours pour assister à l’exposition Hergé au Grand Palais. Si vous ne pouvez pas vous y rendre, lisez notre compte-rendu !