Publié par Rue de Sèvres depuis le 10 janvier, Rosie est une enquête policière adaptée des romans à succès de Pierre Lemaître. Pascal Bertho est le scénariste du premier volume de cette nouvelle série dessinée par Yannick Corboz.
Un terroriste fou de sa mère
Jean-Claude Maleval vient d’intégrer la brigade du célèbre capitaine Verhoeven. Le même jour, une bombe explose dans Paris. Un jeune homme se présente au commissariat comme l’auteur de cet attentat. Il exige la libération de sa mère sinon d’autres bombes exploseront. Verhoeven est persuadé que l’affaire ne se résume pas à cet amour filial…
Le pitch de départ est très original avec ce terrorisme filial de plus en plus obscur au fil des pages. Cette motivation psychologique fait ressurgir le passé du capitaine Verhoeven. Cela nous offre la chance d’en savoir plus sur ce chef renfermé et bien étrange. L’arrivée de Maleval, nouvel inspecteur est un moyen idéal pour découvrir cette équipe de la brigade judiciaire de Paris. L’équipe semble en effet très composite avec un capitaine chauve et tout petit, un commandant Don Juan, un policier énarque… Les autres membres se découvrent partiellement au cours de ce volume mais ils manquent pour l’instant d’espace pour exister. Le scénario intègre aussi un nœud intéressant autour d’un conflit entre des sections de police.
Le dessin permet de suivre agréablement le récit. Le style est réaliste mais avec une rondeur héritée de la ligne claire. Corbo réalise des cases parfois très dynamiques en faisant sortir des cases les onomatopées pour montrer l’action.
Le volume est d’une bonne qualité et Rue de Sèvres propose une bonne idée avec cette série.
Adapté sans trahir
On retrouve les obsessions de Pierre Lemaître pour la Première guerre mondiale, déjà présente dans le film Là-haut, également adapté de Lemaître. En effet, les bombes viennent d’anciens obus de la Grande Guerre. Même si l’histoire est très agréable à lire, à vouloir être trop proche du roman originel, la Bd perd sa nature. En effet, le début du récit est un peu lent. Certaines phrases du roman passent mal en dialogues de BD. Heureusement, dans les dernières pages, le rythme s’accélère avec une résolution surprenante.
La Brigade Verhoeven se dévoile dans ce premier volume. Doucement Bertho et Corboz présentent un capitaine complexe et une équipe qui ne demande qu’à se dévoiler dans les prochains numéros.