Du Power Rangers de contrebande dans Radiant Black

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Le scénariste Kyle Higgins, frustré par le manque de liberté sur les Power Rangers, décide de créer sa propre version avec Radiant Black chez Delcourt. Cependant, peut-on faire d’une copie une œuvre originale ?

De looser à super-hérosLe nouveau super-héros Radiant Black

Étrangement, les sentai (des équipes de super-héros japonais costumés et avec des couleurs à la manière des Power Rangers) sont très à la mode en ce moment comme le montre leur intervention dans le prochain film de Quentin Dupieux. Dans Radiant Black, le trentenaire Nathan Burnett fait le point sur sa vie et ce n’est pas beau. A cause de ses dettes, il cumule deux emplois et doit malgré tout vivre chez ses parents. Cependant, tout change quand il découvre le Radiant. Cet artefact lui donne accès au pouvoir cosmique mais rien n’est jamais aussi facile, non ?

Un vent de fraîcheur dans le genre

Dans Radiant Black, le lecteur ressent une envie de liberté de la part du scénariste. Heureusement, elle ne passe pas comme souvent par davantage de violence mais par un ancrage dans la réalité. Nathan pleure dans sa voiture quand il apprend que la banque refuse son prêt mais il ne peut se laisser aller car un client arrive : il est un chauffeur Drivr (qui rime avec…) à Los Angeles et doit enchaîner les courses. Il a honte de ses dettes qu’il cache à tous sauf à son meilleur ami, Marshall. Le jeune homme est aussi un romancier de polar qui galère à finir son premier livre. Il ne cesse de ruminer chaque page, chaque virgule au point d’être bloqué. Écrire est un besoin vital pour lui. Il doit d’ailleurs subir une discussion tendue avec son père sur la nécessité d’avoir un boulot alimentaire.

A l’image d’Invincible, on retrouve des codes du super-héros parfaitement exécutés mais dans un cadre différent. Nathan peut voler et faire léviter, projeter les objets et expulser des rayons d’énergie. Il est pauvre mais honnête. Comme Spider-Man, il est un héros du quartier, du quotidien et, lors de ses premiers combats, il blague. Mais le lien avec le Radiant évoque également le symbiote Venom. Il est soutenu par Marshall qui est l’acolyte classique du héros. Il représente la caution humoristique. Il se charge de l’entraînement de Nathan mais son expertise semble reposer sur les films qu’il loue dans un vidéo-club. Les deux sont considérés comme des loosers qui rêvent leur vie plutôt que de la vivre.

Une bourrasque d’actionUn ou des héros dans Radiant Black ?

Radiant Black est avant tout une série d’action avec un rythme rapide : Nathan trouve l’artefact au bout de huit pages. Il aide la police mais deux agents découvrent tout de suite sa nouvelle identité. Kyle Higgins installe très vite un univers plus complexe. Nathan découvre un autre univers (l’Existence) et le retournement complet de l’épisode cinq est très réussi et montre que le scénariste ose aller très loin. Si le dessin de Marcelo est simple, plusieurs passages sont réussis. Radiant Black a également une « touche française » car le casque du costume est inspiré de celui d’un Daft Punk. Eduardo Ferigato qui dessine l’épisode cinq donne de l’ampleur au duel entre le Radiant Black et le rouge. Le dernier épisode, illustré par David Lafuente donne un style très intéressant pour un épisode plus intime.

Radiant Black est très réussi par un rythme très rapide et des personnages plus originaux que les Power Rangers. Nathan est très touchant par ses hésitations et tout un groupe se forme en fin de tome. Le scénariste commence par Radiant Black et, grâce au succès, il a multiplié les spin-off colorés aux Etats-Unis.

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