Phonogram nous fait suivre la trajectoire de David Kohl, dans un bel univers où magie, musique, fantômes et souvenirs s’entremêlent. Une oeuvre à découvrir chez Glénat comics.
Phonogram, un comics atypique chez Glénat
David Kohl est un personnage sympathique, qui se définit dès les premières pages comme phallocrate, très content de sa personne, bref, « un vrai connard ». Que savons-nous de plus sur lui ? Il est phonomancien, et entretient à ce titre un lien très particulier à la magie et à la musique « Britpop », ainsi qu’à la période qui s’y attache. Il est également lié à une facette de « la déesse », nommée Britannia. David se retrouve investi d’une mission délicate : il doit découvrir ce qu’il se passe avec Britannia, morte il y a déjà plusieurs années de cela.
Ses pérégrinations nous entraînent à travers un univers d’une belle esthétique, pourvu de couleurs plutôt pastel, renforçant la mélancolie du personnage. On apprécie cette recherche graphique, agréable à l’œil. Pour autant, le lecteur peine à trouver ses marques dans cet univers qui ne sera jamais clairement défini. Lorsque David navigue à travers plusieurs mondes, il est difficile de saisir autant de quel monde s’agit-il : souvenirs ? fantômes ? magie liée à Britannia ? peut-être une sorte d’enchevêtrement des trois ? De même, son but et la raison de sa venue restent flous.
Les mélomanes apprécieront l’abondance des références musicales. Celles-ci sont très nombreuses et disséminées tout au long du récit ; elles se rattachent pour la plupart à la « Britpop », période à laquelle David Kohl est intimement lié. Toutefois, leur impact n’est encore une fois pas clair. S’agit-il seulement de ponctuer le récit ? La magie et la musique, omniprésentes, sont visiblement liées et interconnectées, mais comment ? Et pour quel impact ?
Si le récit réussit à nous emmener de temps à autres, des clefs de compréhension du monde dans lequel les personnages évoluent, manquent ; de même concernant leurs relations, leurs dépendances les uns aux autres, ou même qui ils sont (qu’est-ce qu’être phonomancien ou rétromancien au final ?). L’esthétique est belle, l’univers est intéressant ; dommage qu’on peine tant à l’atteindre.