Partez en chasse avec Fang contre les démons

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Oubliez les films d’horreurs, les démons se cachent en fait parmi nous. Heureusement pour vous, la renarde Fang vient pour vous aider.

On a toujours besoin d’une renarde…

Fang intervient dans un village

La cité-état de Shanta-Dronin vit une période de prospérité mais, étrangement, à Stonefield, la récolte de cette année est totalement envahie par un champignon noir d’encre qui ruine les paysans. Les sages du village sont perdus. Pour eux, il ne fait aucun doute que c’est l’œuvre d’un démon qui ne peut être que le dernier arrivant, le boutonneux Iroh. La foule est prête à rendre justice sans jugement, mais c’est en fait l’arrivée de la renarde Fang qui va sauver le village. Dans la série Fang écrite par le scénariste Joe Kelly, les humains ne sont qu’une espèce intelligente parmi les autres. Ces animaux dotés de la parole ont un caractère proche de leur nature sauvage. Fang est rusée et possède un flair infaillible mais elle n’hésite pas à se moquer des naïfs paysans. On retrouve ici le style de Kelly qui lors de son passage sur Deadpool avait donné à cet antihéros de Marvel un caractère déjanté. Fang combat un démon tout en délivrant des saillies humoristiques. Elle rectifie également les fausses rumeurs sur son espèce. Cependant, derrière ses blagues, Fang n’a pas la vie facile. Chasseuse itinérante, elle vit seule et les renards semblent être des animaux particulièrement méprisés par les autres.

Ce scénario est propulsé aux sommets de l’Himalaya par le talent de Niko Henrichon. Né au Canada, il a été formé en Belgique où il découvre Moebius et la bd franco-belge en général. Dans ce volume, on reconnaît ces deux cultures. La mise en page profite de la variété des comics tout en maintenant la rigueur de la bd. Henrichon s’est fait connaître aux États-Unis par Les seigneurs de Bagdad et son talent explose à nouveau dans la représentation des animaux. Il adopte ici une colorisation directe à l’aquarelle qui renforce l’aspect ancien du récit. L’éditeur, Les Humanoïdes Associés, a bien compris a qualité de son style en proposant un grand format qui met bien en valeur ces magnifiques pages.

… et de partir se ressourcer en Chine

Fang ou les contes en Chine

Fang est en effet un conte médiéval. Outre les marqueurs historiques des armes et des costumes, on y retrouve la structure. Fang est confronté à un problème et pour le résoudre elle utilise son savoir en délivrant une morale. Dans la première aventure, plutôt que de faire confiance aux beaux parleurs, il faut agir. Cependant, Fang a un passé plus tourmenté que bien des personnages de conte. Elle semble avoir un problème avec sa mère et cache un secret. Le mystère est révélé dans la seconde moitié du livre par un coup de théâtre annonçant une suite très prometteuse.

Si Fang se déroule dans un pays imaginaire, les paysages et le folklore s’inspirent de l’Asie. Le lecteur suit la renarde dans un donjon chinois et rencontre un mandarin démoniaque. Dans ce premier tome, les démons ne sont pas des monstres ou des sorcières mais ils se cachent sous une apparence humaine, suivant ainsi le folklore chinois. Leur forme réelle est proche d’une brume pourpre ou de vaisseaux sanguins. Ce choix offre un regard frais sur le récit animalier. Un singe porte un costume bigarré du plus bel effet et le pays est traversé par des armées d’ours.

Fang chasseuse de démons vous offre un splendide voyage dans le passé de la Chine. Les paysages et l’architecture sont réalistes mais la suite du récit est plus chimérique. Toute cette construction tient par le talent de conteur de Joe Kelly et les belles illustrations de Niko Henrichon. JustFocus sera à l’affût de la suite prévue en juin 2022.

Si vous souhaitez poursuivre votre lecture, vous pouvez retrouver d’autres récits au parfum asiatique dans notre guide des sorties sur Shang-Chi et le polar vampirique Bleed Them Dry.