Oubliez Luke Skywalker, le véritable sauveur de l’humanité est un canard. Dans Donald et la mission Jupiter, la Terre est prise en tenailles entre deux empires galactiques. Comment le maladroit héros va-t-il sauver sa ville ?
Plus fort que Dune
Comme vous l’avez compris, Donald et la mission Jupiter est une plongée des héros Disney dans la science-fiction. Bien qu’on puisse le lire séparément, ce volume est la suite de Picsou et la fusée de la Fortune. Pour se venger de Donald, le roi Rebo de Saturne attaque la Terre. Cependant, en chemin, il se perd sur un astéroïde. Il se cache dans une navette de mangeur de métaux de Jupiter en chemin vers la Terre pour récupérer un robot volé par l’oncle. Cet empereur de Saturne est typique des méchants de Disney. Prétentieux, il fait ajouter son nom à tout ce qu’il a construit. On retrouve d’ailleurs les codes de Disney. On sourit quand Picsou refuse de prêter vingt dollars à son neveu et panique quand on mange des pièces. Daisy en colère car Donald n’est pas à son service.
Le sauvetage de la Terre est la première des quatre histoires de ce volume où on croise la plupart des personnages de Disney. Géo Trouvetou et son assistant bien allumé Filament sont kidnappé par un génie de mal. Dingo va au Pays des merveilles. Donald ne peut jamais passer une journée romantique avec Daisy. Il y a toujours une incident plus ou moins farfelus. En effet, Donald et la mission Jupiter est surtout une excuse pour proposer une suite de blagues. Les parties les plus délirantes sont les plus drôles. La sorcière Hazel est triste car elle ne fait plus peur. Un inspecteur vérifie même ses papiers. Dingo n’ont plus n’y croit pas. La sorcière veut lui prouver qu’il a tort. La morale est étrange : être toujours septique aux évidences protège. Géo Trouvetou vient présenter sa nouvelle navette spatiale à Picsou pour obtenir un financement mais Picsou n’y croit pas car elle est faite d’objets récupérés. Géo lui impose un voyage pour le tester puis Picsou espère trouver un trésor en rentrant dans un trou noir.
Un écrin pour un grand maître
La collection des grands maîtres chez Glénat propose aux plus jeunes de découvrir ces récits anciens publiés par Disney Italie mais offre aussi aux adultes une plongée dans des œuvres souvent dénigrées. Luciano Bottaro, scénariste, dessinateur et coloriste de Donald et la mission Jupiter, a offert aux passionnés des histoires palpitantes pendant des décennies. Son dessin est paradoxalement expressif car tout en étant très simplifié mais on voit les différents sentiments y compris Filament. Il a apporté une touche personnelle à l’univers des cartoon Disney comme le montre la précise biographie en fin de volume. Donald et la mission Jupiter est une très belle édition avec une belle impression, un signet et une couverture souple mais solide. On peut simplement regretter que les titres et les panneaux dans les cases ne sont pas traduits.
On pourrait se demander si ses œuvres sont marqués par le temps. D’ailleurs, un discret avertissement prévient que des passages sont stigmatisants. Cependant, on a du mal à voir ce qui serait choquant à part la comparaison entre une sorcière et les vieilles dames et la présentation de Daisy en mégère. Le lecteur de 2022 est au contraire surpris de la modernité de certaines scènes. Des crevettes géantes font peur par leur design avant qu’elles disparaissent comme un ballon de baudruches. On se croirait dans un clip psychédélique.
Présentes dans les magazines de notre enfance, les bandes dessinées Disney profitent aujourd’hui d’un nouvel écrin chez Glénat qui permettent de découvrir de véritables auteurs comme Luciano Bottaro dans Donald et la mission Jupiter.
Vous pouvez retrouver sur le site un article sur Les vacances de Donald et Donald Junior.
