Berg, un homme fréquentant les camps de gitans, va se retrouver malgré lui dans toute une aventure à travers les mondes parallèles. Entre morts, mondes étranges et enquête sur les meurtres, Mobius est une BD qui promet un récit prenant.
Un héros amnésique
Un soir, un groupe armé débarque pour capturer Berg, il réussit à fuir, mais l’autoroute toute proche lui est fatale. Créant un accident, il est percuté à la tête par un morceau de poids lourd. C’est une fin assez rapide pour un héros de bande-dessinée, mais la mort n’est que le début…
Les religions parlent de vie après la mort, de résurrection, et elles tombent assez juste, à la différence que ce n’est pas sur la même Terre… Berg se réveille avec une de ses assaillants dans un monde en guerre avec des loups-garous. Il meurt de nouveau et se retrouve cette fois-ci dans le monde 9999, la base des opérations du mont. Le mont est une sorte d’organisation secrète qui voyage à travers l’infinité des mondes parallèles.
Pécau et Kordey : un duo de choc
Jean-Pierre Pécau, que l’on connaît pour L’Histoire Secrète, Jour J ou Indochine, signe ici une BD de SF qui part du principe que les mondes parallèles existent et que pour y voyager il faut mourir. Seuls certains, qui se nomment les voyageurs, gardent leurs souvenirs en passant d’un monde à l’autre. Ces derniers sont recrutés par le Mont. Il arrive à utiliser le postulat des mondes parallèles mais en y ajoutant cette originalité du moyen de transport. Les ennuis voyagent aussi d’un monde à l’autre. La mort d’un adversaire ne signifie pas forcément sa fin.
Igor Kordey, dessinateur de L’Histoire Secrète, Marshall Bass ou de Colt & Pepper a un coup de crayon précis. Ses personnages sont vivants et expressifs. Il a aussi une grande imagination pour les décors. Dans une Venise parallèle avec les classiques canaux, mais aussi des gondoles volantes ou sur Terra 9999, une Terre où les humains se sont éteints depuis des siècles. Anubis a colorisé cet album, supervisé par Igor Kordey. Les couleurs sont toutes aussi importantes que le dessin dans cet univers aux multiples mondes.
Ce premier volume donne envie d’aller plus loin dans l’intrigue. Il met en place l’univers et les personnages et prend son temps pour installer le décor. On pourrait lui reprocher le temps que l’on prend à rentrer dans l’histoire. On a envie de sauter tout de suite dans l’intrigue. Mais ce temps est nécessaire si on ne veut pas être perdu dans les volumes suivants. Les personnage ne révèlent pas toute leur personnalité, il faudra attendre pour savoir précisément qui sont les trois femmes qui dirigent le mont. Il en va de même pour Lee, sa coéquipière, qui a l’air professionnelle et plutôt taciturne.
En résumé, ce premier volume de Mobius est plein de promesses pour la suite. Le duo Pécau/Kordey, fonctionne parfaitement si l’on regarde les nombreux tomes de L’histoire secrète. Et ici, ils nous servent une bonne histoire et de beaux dessins. On a hâte de découvrir la suite pour nous faire rêver de nouveaux mondes et de sociétés différentes de celle que l’on connaît.