Grosse déception générale : suite au scandale du mouvement #MeToo, l’Académie suédoise a décidé de suspendre le Prix Nobel de littérature pour 2018. Un événement très rare, qui ne s’est produit que cinq fois en plus d’un siècle d’histoire.
Il s’agit d’une véritable crise : dix-huit femmes ont publié des témoignages mettant en cause sexuellement Jean-Claude Arnault, photographe français marié à la poétesse Katarina Frostenson, membre de l’Académie. Outre les accusations de violences ou de harcèlements sexuels, l’influent Jean-Claude Arnault aurait également divulgué des informations sur les lauréats potentiels à de nombreuses reprises, alimentant ainsi les bookmakers qui prennent les paris sur les vainqueurs. Résultat : pas de Prix Nobel de littérature en 2018.
Sara Danius, secrétaire perpétuelle, ainsi que cinq autres membres (sur 18), ont même démissionné. Pourtant, normalement, les membres de l’Académie sont nommés à vie, mais le roi Carl Gustaf XVI a dû intervenir de toute urgence pour modifier les règles. Désormais, il leur est possible de démissionner pour être remplacés. Une partie de l’enquête préliminaire ouverte contre le Français a été classée sans suite pour cause de prescription ou faute de preuves. Il s’agit de viols et d’agressions présumés commis en 2013 et 2015. Les faits non classés n’ont pas été divulgués à ce jour.
Il semblerait que le scandale du #MeToo n’ait aucune frontière ; espérons juste que l’actualité ne remplace pas la tradition littéraire.