Pendant plus d’une semaine, le hashtag a circulé massivement sur les réseaux sociaux. Lancé par les auteurs jeunesse, le mot d’ordre #PayeTonAuteur a vite pris de l’ampleur. Explications.
Le Salon du Livre de Paris approche rapidement. L’édition 2018 se tiendra du 16 au 19 mars à la Porte de Versailles. Il devenait donc urgent pour les auteurs de faire valoir leurs droits. Le Salon du Livre est LE grand rendez-vous pour les amoureux du livre. Il réunit auteurs, illustrateurs, éditeurs et lecteurs. Les auteurs et les illustrateurs viennent pour dédicacer leurs ouvrages, mais certains sont aussi conviés pour diriger des interventions, des débats ou des tables rondes. Une prestation publique pour laquelle les auteurs réclament une rémunération depuis quelques années. Cette année, ils ont enfin été entendus. Mais leur victoire n’a pas été facile. Le mouvement a été chapeauté par Samantha Bailly, Présidente de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, et repris par de nombreux auteurs et internautes. Pendant plusieurs jours, ils ont milité sur les réseaux sociaux. Les organisateurs du Salon du Livre Paris, le syndicat national de l’édition (SNE) et la société Reed Expositions (société qui organise les salons professionnels et grand public), se sont dit « étonnés de la polémique ».
Ce que dit la loi
La revendication des auteurs ne devrait pourtant pas surprendre les organisateurs du Salon du Livre. Le Centre National du Livre (CNL) incite les festivals et événements à payer les intervenants depuis plusieurs années. Les recommandations de salaire sont de 227€ la demi-journée et 376€ la journée entière. Le directeur du SNE, Pierre Dutilleul s’était engagé à rémunérer les auteurs… avant de se rétracter. Une décision qui a provoqué la colère des auteurs et des illustrateurs. Sur Twitter, Samantha Bailly rappelle que 41% des auteurs considérés comme professionnels gagnent moins que le SMIC. Ils ont donc besoin de cette forme de revenu prévue par le CNL. La ministre de la culture Françoise Nyssen a été interpellée sur le sujet. Après quelques circonvolutions, elle déclare enfin : « Quand on leur [les auteurs] demande de faire des prestations, il me paraît légitime qu’ils soient rémunérés. » Face à la pression grandissante, le Salon du Livre Paris a finalement cédé. Hier soir, l’organisation a publié un communiqué sur son compte Twitter. « Pour tenir compte de ces évolutions et notamment lever toute ambiguïté sur la rémunération des auteurs, le Syndicat national de l’édition et Reed Expositions France ont décidé, à compter de l’édition 2018 de Livre Paris, de rémunérer tous les auteurs, quel que soit le format de leurs interventions. Ce dispositif ne s’applique en revanche pas aux auteurs en dédicace. Le succès de Livre Paris repose sur la participation et l’engagement de toutes celles et ceux qui créent et font vivre le livre, au premier rang desquels les éditeurs et les auteurs. »
Les auteurs ont célébré leur victoire mais certains rappellent que la guerre n’est pas encore gagnée. En attendant, vous pourrez retrouver vos auteurs favoris au Salon du Livre de Paris, du 16 au 19 mars. N’hésitez pas à faire le plein de livres !