Si vous vous intéressez à la littérature jeunesse, vous n’avez pas pu rater ces dernières années le phénomène créé par Christelle Dabos. Cette dernière, encore inconnue il a quelques années, est l’auteure de la nouvelle célèbre saga La Passe-Miroir. Alors, comme nous l’avions conseillé pour la sélection hiver 2017-2018, nous avons nous aussi succombé aux charmes des Fiancés de l’Hiver, le premier tome de la saga.
La quatrième de couverture:
Ophélie, jeune fille vivant sur Anima apprend sans s’y être préparée qu’elle est promise à un garçon d’une famille vivant au pôle, où l’air y est glacial. Ce garçon c’est Thorn, et le moins que l’on puisse dire, c’est que lui aussi est plutôt glacial.
Partie en étant obligée, Ophélie n’était pas du tout d’accord avec le fait d’épouser un garçon -qu’elle n’avait même pas choisi – si rapidement. En effet, les Doyennes d’Anima avaient organisé ces fiançailles dans le but de former une union diplomatique. Seulement, elles n’avaient peut-être pas pensé au fait qu’Ophélie n’était sûrement pas la mieux pour obéir à ce genre de conventions. C’est dire, notre héroïne est dotée d’un pouvoir que certaines personnes de cet univers fantastique peuvent avoir: elle sait lire les gens et les objets. Lorsqu’elle enfile ses gants de liseuse, il lui suffit de toucher un objet ou une personne pour retracer son passé et ce par quoi iel est passé.
C’est donc avec ces bagages qu’elle va arriver dans ce nouvel environnement dans le Pôle, où elle s’apprête à découvrir son futur mari.
Un vrai page-turner:
Dès lors qu’Ophélie débute son périple dans les profondeurs du pôle, le.a lecteur.trice devient très rapidement accro à cette histoire, et la manière dont elle va se dérouler. Le rythme est plutôt rapide, ce qui ne laisse pas le.a lecteur.trice se languir d’impatience quant aux prochaines péripéties de l’héroïne. Ce premier tome c’est aussi et surtout la rencontre avec les personnages qui construiront l’histoire de La Passe-Miroir. La cadence du roman permet de se familiariser avec chacun des nouveaux personnages présentés au fur et à mesure. C’est un aspect que nous avons beaucoup apprécié pendant notre lecture.
Des personnages à double tranchant:
En parlant des personnages, le bilan est mitigé. Dans l’ensemble, iels sont sympathiques et agréables mais certains sont un peu clichés. Thorn, le futur mari d’Ophélie, est très grand et fin, une attitude très froide et une peau très claire, tout ce qu’on peut attendre d’un garçon du pôle vivant dans un environnement hivernal. D’autre part, Archibald, un personnage que l’on rencontrera plus tard au cours du roman, est assez caricatural du coureur de jupons, qui serait prêt à tout pour amener des filles dans son lit. Cela semble être un peu facile pour représenter des archétypes masculins. Néanmoins, nous avons beaucoup aimé Ophélie qui ,elle justement, n’était pas du tout clichée. Elle ne représentait pas soit la fille belle type « populaire » ni la fille trop timide, pas très jolie de base. Ophélie semble être une fille d’une beauté plutôt ordinaire, qui porte des lunettes à cause de sa myopie, et qui se fiche un peu de son allure vestimentaire. En somme, Ophélie représente une adolescente lambda, et nous avons beaucoup aimé ce genre de représentation dans un roman jeunesse. De plus, elle ne semble pas très intéressée par les garçons, que ce soit par Thorn ou Archibald. Elle est gentille, intelligente et courageuse, et plaire à un garçon est la dernière de ses préoccupations.
Hic sur l’écriture:
Bien que le roman se dévore rapidement, nous avons été peu sensibles face à l’écriture de Christelle Dabos. Nous avons trouvé que c’était un peu trop plat mais l’histoire du livre permet de ne pas vraiment en tenir rigueur. Le livre a tellement été apprécié que nous nous attendions à quelque chose de plus époustouflant au niveau du ressenti littéraire. Cela ne nous a pas empêché d’aimer ce roman, nous aurions juste aimé un peu plus d’envergure.
Si vous aimez les univers fantastiques et les histoires de conflits familiaux, alors ce premier tome Les Fiancés de l’Hiver est pour vous. Même s’il est catégorisé en roman jeunesse, il peut être facilement lu par des ados comme par des adultes. Entre secrets, révélations et enquêtes, ce roman n’est pas sans surprises !
Attendez vous à voir dans les mois qui suivent la critique du tome 2, Les Disparus de Clairdelune.