Critique « Bonjour tristesse » : le roman idéal pour cette fin d’été !

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Petite fraicheur de 188 pages à peine qui vous remémorera vos amours de jeunesse, les pieds dans l’eau, Bonjour tristesse est le roman idéal à dévorer en cette fin d’été !
 
tristessePublié au printemps 1954 aux éditions Julliard alors que sa jeune auteure n’est âgée que de 18 ans à peine, Bonjour tristesse est le premier roman de Françoise Sagan. Il provoque immédiatement un scandale incroyable. Pour son titre, elle s’inspire du deuxième vers du poème À peine défigurée de Paul Éluard.

L’année de sa sortie, les ventes se comptent en millions d’exemplaires, ce qui fait de Bonjour tristesse le premier best-seller de l’après-guerre. Il commence par ces mots, qui dans la postérité, deviendront célèbres :
 

« Sur ce sentiment inconnu dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. C’est un sentiment si complet, si égoïste que j’en ai presque honte alors que la tristesse m’a toujours paru honorable. Cet été-là j’avais dix-sept ans et j’étais parfaitement heureuse. »
 

 

Bonjour tristesse

Véritable roman d’apprentissage, Bonjour tristesse nous est raconté à la première personne par le personnage principal. L’héroïne, Cécile a dix-sept ans. C’est une lycéenne parisienne orpheline de mère qui ne connait de l’amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Son père, Raymond, publicitaire veuf, est un grand adepte des liaisons passagères sans importance. Tous les deux ont une relation fusionnelle : ils s’amusent, ils n’ont besoin de personne et sont heureux. Ils partent pour les vacances d’été dans une villa sur la Côte d’Azur avec Elsa, la maîtresse de Raymond, une idiote âgée de 25 ans. La villa est magnifique, l’été brûlant, la Méditerranée toute proche. Mais la visite d’Anne, une femme de cœur, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre.

Ce roman, en abordant explicitement la sexualité féminine avec un style désinvolte et mordant, provoque un véritable scandale au moment de sa sortie. Récompensé la même année par le prix des Critiques, il devient l’emblème de toute la génération d’après-guerre et propulse son auteur sur le devant de la scène littéraire.

tristesse

Le premier best-seller de l’après-guerre

Françoise Quoirez compose en quelques semaines Bonjour tristesse dans un Paris d’après-guerre. Elle empruntera à Proust le pseudonyme qu’on connaît aujourd’hui (le Prince de Sagan est un personnage de La recherche du temps perdu). En 1954, cette jeune fille issue d’une famille bourgeoise fréquente les clubs de jazz du quartier latin et lit Jean-Paul Sartre. À cette époque, à Saint-Germain des Prés, l’existentialisme est le courant de pensées à suivre. D’ailleurs, cette même année, Simone de Beauvoir obtient le prix Goncourt pour son roman Les Mandarins. Elle y confronte ses réflexions sur une société affectée par la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide.
C’est aussi l’année où Boris Vian compose Le Déserteur pour s’opposer à la mobilisation pour la guerre d’Algérie; vous l’aurez compris, un vent de liberté souffle alors sur la France qui se dirige vers les Trente Glorieuses.
 

 
Comme tout bon best-seller, Bonjour tristesse marque la seconde partie du XXe siècle. En plus de lancer la carrière de son auteure, il est adapté à peine 4 ans plus tard au cinéma par Otta Preminger, sous format télévisé à deux reprises, mais aussi plus récemment en bande-dessinée par Frédéric Rébéna aux éditions Rue de Sèvres.