La musique pop anglaise des années 1960 a enchanté le monde et si la magie était présente lors de cette explosion musicale ? Voici le pitch du deuxième récit issu de l’univers des fées des Sixties.
De Londres à Manchester par magie
Dans L’ange de Manchester, Anann s’ennuie dans sa forêt magique malgré ses amis fées. Elle admire les humains. Fascinée par la pop anglaise, elle veut devenir une star de la chanson. Son amie lui remet les idées en place : jamais les humains ne l’accepteront. Elle tente tout de même sa chance en fuyant en secret la forêt pour aller à Manchester. Cependant, la réalité n’est pas aussi belle qu’une chanson des Beatles et Anann découvre la société brutale des humains. Un impresario la manipule pour la viole puis elle découvre le harcèlement des femmes. Trouvera-t-elle le réconfort avec sa nouvelle amie mancunienne Stella ?
En lien avec la thématique pop, la première case de cette nouvelle aventure des fées des Sixties multiplie les références musicales : les paroles de Satisfaction des Rolling Stones, des affiches et des couvertures de disques des Who, des Animals mais surtout des Beatles. De plus, les dialogues sont parsemés d’expressions en anglais pour faire local mais on peut trouver cet élément absurde dans la diégèse. A l’inverse, le contexte social de Manchester est très précisément dessiné. La violence est omniprésente. Elle est économique par la crise des chantiers navals et la montée du chômage. Elle est sociale avec les rixes contre les immigrés irlandais. La violence rentre dans les maisons par l’inceste et l’alcoolisme.
Un tueur en série rôde
En parallèle, un couple de tueurs en série piège des pauvres en leur offrant un peu d’argent. Ensuite, ils les torturent et prennent des photos souvenir. On pense alors au film anglais Le Voyeur. Cet aspect polar plutôt réussi crée une tension : va-t-on sauver à temps une victime ? Ces tueurs méprisent la jeunesse décadente. Ce nouveau tome des fées des Sixties oppose donc le monde moderne et la tradition. La jeunesse cherche la liberté mais la société l’oppresse. Tous les jeunes ne sont pas tolérants en particulier envers les fées et certains ont perdu leurs rêves en étant déjà été écrasés par la société. Comme dans le premier tome, on retrouve l’homophobie mais ici subie par un couple lesbien. En effet, Les fées Des Sixties jouent du double sens du mot anglais fairy, signifiant à la fois fée ou homo. La série est donc un hymne à la tolérance où les créatures magiques sont une parabole des marginaux exclus par la bonne société.
Le premier volume avait démontré la richesse des Fées Des Sixties. Unifié par deux scénaristes Gihef et Christian Lachenal, ce concept est un moyen de mélanger les genres : heroic fantasy, thriller et polar. Le principe de Fées Des Sixties passe dans les dessins par des détails quotidiens. On voit les fées vivre dans les villes anglaises. Dans le premier tome, à Londres, les elfes prennent le métro et font la manche. Ils profitent de la vie avec hédonisme et insouciance alors que les londoniens traditionnels vantent le travail. On peut penser aux hippies pour les plus aisées ou aux migrants et voir ce refus des discriminations quand de pauvres fées basculent dans la prostitution ou le trafic de poudre d’ailés. L’ange de Manchester débute par une autre image des relations avec les fées. Dans la forêt des humains organisent une manifestation pacifique de soutien et leur fait des offrandes. La réaction d’une fée est hostile. Elle se méfie d’eux. Les rites humains n’ont aucun sens pour les fées. Ils salissent la forêt par leur déchets
Édité par Les Humanoïdes Associés, l’univers des Fées Des Sixties s’enrichit à chaque tome. L’ange de Manchesterest la description de l’explosion d’un courant musical et un polar haletant. Ce volume tient aussi un propos sur la tolérance et le féminisme. En effet, le monde des fées plus solidaires bien qu’une communauté existe avec d’autre humains exclus.
Retrouver sur le site la chronique du premier volume ainsi qu’un volume d’Elfe proposant un autre univers partagé.