Les délices de Tokyo, D. Sukegawa : pâtisseries, tradition et art de vivre à la japonaise

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« Vous êtes comme une alliée puissante qui aurait fait son apparition. Cela dit, le destin n’est jamais tendre.
– Quel destin ? Le destin, ce n’est pas un mot à prononcer à la légère. » (Les délices de Tokyo)

couverture livre Sukegawa

  • Traductrice : Myriam Dartois-Ako
  • Date de parution en France : 2017 pour la version poche
  • éditeurs : Le Livre de Poche / Albin Michel pour la version grand format
  • 224 pages
  • prix poche : 7,99€

Inspirant auteur né à Tokyo en 1962, Durian Sukegawa est un énigmatique créatif qui compte bien des codes à son arc : poète, clown, diplômé de philosophie et scénariste, il a même fondé dans les années 90 la Société des poètes qui hurlent. Un projet fou qui alliait lecture de poèmes et musique punk.

Les Délices de Tokyo est son premier roman traduit en France, et a été récompensé par le Prix du roman du Livre de Poche en 2017. Il a également fait l’objet d’une adaptation en film, dont nous vous invitons à découvrir la critique ici !
Deux autres de ses romans sont actuellement disponibles en langue française : Le rêve de Ryosuke (2017, Albin Michel) et L’enfant et l’oiseau (2019, Albin Michel).

L’histoire

Rue des cerisiers, Sentarô travaille dans une petite boutique de Dorayakis, une pâtisserie délicate très prisée par les passants. Mais malgré ça, ils se font de moins en moins nombreux et désertent peu à peu l’endroit.

Un jour, pendant qu’il travaille d’arrache pied, une vieille dame aux doigts tordus se présente à lui, et lui demande de l’embaucher.
Elle souhaite de tout cœur travailler à la confection de cette pâtisserie, qu’elle semble maîtriser malgré son grand âge.

Il hésite, se pose des questions, et décide d’embaucher la vieille Tokue dans son magasin. Et… c’était une bonne idée puisque le commerce qui sombrait petit à petit repart de plus belle. Les clients affluent pour goûter les dorayakis.

La raison de ce miracle ? Tokue. Elle fait une pâte de haricots avec une recette qu’elle maîtrise à la perfection, et qui reste néanmoins étrangère à Sentarô.

Les jours, les semaines, les mois s’enchaînent. Ensemble, ils voient passer de nombreuses personnes, dont Wakana, une jeune étudiante qui peu à peu devient leur amie.

Un jour, la vieille dame disparaît… en laissant derrière elle beaucoup de questions. Sentarô découvre qu’elle cache derrière ses mains habiles de nombreux secrets.

« À ce point de son récit, Tokue s’interrompit. Le regard fixé sur la table, elle ferma lentement les paupières. De ses doigts déformés, elle sortit de nouveau son paquet de mouchoirs et se tamponna délicatement le coin des yeux et le nez. »

Désemparé, il décide de poursuivre son œuvre et de continuer à proposer à ses clients cette fameuse pâte de haricot. Et en même temps, il mène une enquête, avec Wakana, pour comprendre les mystères de Tokue.

L’authenticité et l’art de vivre à la japonaise

Les Délices de Tokyo porte très bien son titre : gourmand, envoûtant, il emporte le lecteur dans les saveurs du japon et nous invite à méditer, à prendre du recul sur la vie.

On plonge dans une partie très traditionnelle du pays avec son savoir-faire, ses valeurs… et son respect de l’ancien.

Profiter de l’instant présent et déguster un dorayaki sur sa terrasse… ou bien juste écouter le bruit de la pluie derrière la fenêtre. Ce roman est une ode à la tranquillité, mais aussi un livre énigmatique, et empli de beauté.