Dans ce tome huit, le scénariste Jerry Frissen accompagné du dessinateur et coloriste Pete Woods poursuivent la saga du Méta-Baron. Découvrez ce qu’il arrive au plus puissant soldat de l’univers dans sa confrontation avec son père et un vaisseau vivant.
L’ascension d’Adal
Dans le futur, le Méta-Baron, guerrier ultime de l’univers, affronte les techno-techno. La domination de l’empire de machines est remise en cause par le manque d’épyphite. Pour s’en procurer, les machines s’approchent alors de la planète natale du Méta-Baron, seule source pour ce carburant permettant des voyages interstellaires. Le lecteur a également découvert les origines du nouveau Méta-Baron. Adal assumait progressivement sa destinée au fil des multiples rites initiatiques. Le jeune albinos se renforce tandis que son corps devient de plus en plus mécanique.
Adal a aussi sacrifié sa famille et brisé son amour. Sans le vouloir, il revit la malédiction de son père. En effet, le code moral de la famille des Castakas est si strict qu’il brise la vie des individus à chaque génération. Ce huitième volume, quitte la planète Marmolad pour proposer une nouvelle quête Adal. Il se confronte plus longuement à son géniteur pour achever son destin de Méta-Baron. En parallèle, un vaisseau vivant se rapproche de Marmolad pour dominer ce lieu stratégique. Le vaisseau-monde Saaw est une effrayante symbiose entre la science et la biologie.
Les péripéties précédentes peuvent paraître étranges voire totalement absurdes. Cependant, le dessinateur Pete Woods réussit à merveille à les transcrire comme l’infiltration du vaisseau vivant. Sous ses pinceaux, cette idée devient une infiltration de deux soldats dans une veine chaude. Le lecteur est à la fois séduit et écœuré. La grande taille et le format presque carré sont parfaits pour profiter de scènes impressionnantes comme l’invasion d’une planète. Les cases plus intimes sont idéales pour représenter l’effondrement d’un être. Woods propose également des designs originaux : un vaisseau spatial de pilleurs ressemble à un micro-organisme et ses occupants sont des crustacés marrons en armure.
Des Méta-barons freudiens
Le tome huit réécrit le passé du père d’Adal mais marque aussi le début d’un nouveau cycle. Le lecteur comprend pourquoi le Méta-Baron a été vaincu si facilement par Adal. En pleine dépression, il avait sauvé l’univers dix-sept ans auparavant. Depuis, il a perdu le goût de vivre à cause de la disparition de sa compagne. Le mâle alpha universel n’existe plus car il a des sentiments. Cette déchéance l’oblige à fuir le seul être qu’il a aimé : sa fille Dargona (qu’il croit unique). Dans ce dernier tome, il change cependant d’avis quand la survie de l’univers et celle de sa fille sont liées.
Par cette description, on voit que les relations compliquées avec le père parcourent le cycle du Méta-Baron. Saaw s’est créé un fils à son image. Ce clone Mab Dyn doit lui permettre de profiter des plaisirs du corps par procuration. Son fils, gardant son cordon ombilical avec ce vaisseau, est limité dans ses déplacements et dans sa liberté. Cependant, il cherche à s’émanciper et le fait consciemment souffrir dans ce but. En parallèle, Adal hait son père et veut le tuer lors d’un duel. Pour cela, il l’oblige à retrouver sa vigueur. A l’opposé, les filles peuvent guérir les traumatismes des hommes.
Avec ce tome huit, une saga mythique de la bd franco-belge et des Humanoïdes Associés arrive à son terme. Au-delà des combats entre empires galactiques, le jeune Méta-Baron se confronte à son père tandis que le fils d’un vaisseau s’oppose à son géniteur. Les garçons ne sont plus une promesse pour le futur mais surtout un problème. Heureusement, il y a une fille…
Si cette chronique vous a plu, retrouvez sur le site le tome précédent marquant la relance et Kill Tête-de-Chien sur un personnage de l’Incal.