Bernard Anton, déjà fort d’une cinquantaine de livres (romans, nouvelles, essais, poèmes…), revient avec un recueil d’histoires qui ont toutes un point commun : elles racontent des tranches de vie dans lesquelles les personnages sont anéantis suite à des rencontres malheureuses, des amours toxiques, ou des choix qui les ont menés à leur perte. Et c’est en étant au plus bas qu’ils se rendent compte à quel point une simple petite étincelle peut les ramener à la lumière… et vers le bonheur !
La muse, par Bernard Anton
« La muse » de Bernard Anton est un recueil de nouvelles. Elles sont au nombre de huit. Qui dit nouvelle dit histoire courte. Et c’est parfois là que le bât blesse, car il est difficile de bien s’imprégner d’un univers, de bien s’immerger dans une histoire lorsque ça va trop vite. Heureusement, l’auteur Bernard Anton est un adepte du genre, et il sait accaparer notre attention dès les premières lignes.
« Maintenant qu’il est à la retraite, entièrement libre, Gustave Marchand décide de mieux prendre soin de lui et de ses vieux jours. Issu d’une famille de forgerons depuis cinq générations, il est le dernier de sa lignée à se consacrer à cette profession dans sa ville natale de six mille habitants, située en zone rurale. »
L’argent ne fait pas le bonheur
Comment résister à une telle accroche ? On sait déjà qu’on va l’aimer ce Gustave, alors qu’on ne sait encore rien de lui ! Et c’est la même chose pour chacun des personnages principaux de ces histoires. Dans la première, intitulée « L’au revoir », nous suivons Éva, cinquante-neuf ans. Professeure de yoga, elle chante la vie, elle respire le bonheur. Elle aime sa liberté depuis qu’elle a obtenu une coquette somme d’argent en vendant son luxueux condo. Veuve depuis deux ans, elle se laisse séduire par l’un de ses élèves, et très vite, ils projettent de se marier. Mais lors d’un banquet prénuptial, ses enfants se rebellent. En effet, le futur époux refuse de signer une séparation de biens chez le notaire. Ils craignent qu’il soit mal intentionné. Alors Éva décide de partager ses biens avec ses enfants. Mais était-ce la meilleure chose à faire ? Pas si sûr puisque ses enfants s’éloignent d’elles une fois qu’ils ont obtenu l’argent. Éva se sent alors mourir à petit feu…
Des épreuves qui laissent des traces
Des épreuves difficiles, chacun des personnages de ces huit histoires vont en vivre. Trahisons, indifférence, jalousie, amours toxiques, solitude… sont autant de sujets traités dans les nouvelles de Bernard Anton. Plusieurs de ces histoires sont dures, d’autres simplement tristes. Et elles sont d’autant plus poignantes qu’on s’est attaché à ces personnages auquel le destin joue de mauvais tours. Ils font tout pour réussir, tout pour aimer leur prochain, tout pour leur bonheur et celui des autres. Mais le sort en aura décidé autrement.
Après la pluie vient le beau temps
Heureusement, il y a toujours un moment ou un autre où une étincelle vient illuminer leur vie, un événement qui vient leur redonner du courage et de la joie de vivre. Mais est-ce que ce sera suffisant pour qu’ils poursuivent leur chemin heureux ?
Bernard Anton, une plume à découvrir
Les nouvelles de Bernard Anton se lisent très facilement. Il possède une écriture accessible à tous, et jamais, malgré les circonstances, on ne se sent mal à l’aise. On s’attache, on ressent de la tristesse, on voudrait que tout se termine bien pour les personnages, et même si ça finit mal, on a apprécié les moments qu’on a passés avec chacun d’eux. La lecture est fluide, et laisse une place toute particulière à la poésie dont l’auteur est si friand !