La Moïra, l’adaptation d’un best-seller

0
746

Dans ce premier tome, La louve et l’enfant, Lylian et Raka s’amusent à mêler la fantasy avec les contes celtes. La Moïra est un vaste projet chez Glénat d’adaptation des romans d’Henri Loevenbruck. Sortez votre plus belle tenue médiévale pour accompagner Aléa et Imala

D’un best-seller à une bd

Un paysage de La Moïra

Ce volume est la première étape de l’adaptation de la trilogie de La Moïra d’Henri Lœvenbruck : La Louve et l’enfant, La Guerre des loups et La Nuit de la louve. Cette origine d’un roman se sent par la présence très forte d’une voix off avec des morceaux du texte original et, à l’inverse, les dialogues très peu nombreux. Le dessin de Raka reprend l’imagerie des manuscrits irlandais et le dessin déborde en arabesque sur la gouttière. Mais le lecteur pense aussi souvent aux dessins animés et fusionne la mise en page franco-belge et la précision des décors avec des visages proches du manga.

Un vieillard arrive devant une forteresse et, après avoir abandonné ses épées, il rentre dans de très vastes galeries souterraines. Il est en fait Alderon le magicien et vient affronter Maolmòrdha mais le combat est trop inégal. En effet, avec son allié, le prince des herilims, ce mage noir est à la recherche du samildanach pour récupérer son pouvoir. Pendant ce temps, la jeune orpheline Aléa ayant été chassée de la ville trouve une bague magique alors qu’Imala, la louve blanche chassée par sa meute, doit survivre seule dans la forêt.

Un récit fantastique pour les plus jeunes

La Moïra se fond dans les codes de l’héroic fantasy, tel un Seigneur des anneaux en terres celtiques. Le personnage principal trouve une bague magique. On croise des nains et des elfes dans la forêt. A l’image de Gandalf, Alderon est réputé comme le dernier grand druide et combat par des sorts. L’arrivée d’un autre druide change la vie du personnage principal. Les décors et les dialogues rappellent le Moyen Âge. Les habitants de l’île de Gaelia sont partagés entre le pouvoir religieux des Druides et politique du Haut-Roi.

Combats magiques dans La Moïra

Cependant, La Moïra apporte des variations aux codes de la fantaisy par un discours anti-catholique. Une barde est critiquée car elle refuse de changer le Christ et une armée du royaume d’Harcourt détruit les villages qui n’accueillent pas l’évêque. Ce contexte fait penser au monde celte préchrétien même si le costume bien plus tardif. De plus, La Moïra est plus féministe. Aléa est la version féminine de Bilbo. Cette fille de la terre est détestée de tout le monde. On peut aussi penser à Oliver Twist. La chance lui sourit ou plutôt la Moïra. Dans la Terre du milieu, c’était un monde souterrain. Elle est ici la fortune au sens grecque. Imprévisible, elle apporte le succès mais peut disparaître très vite.

Aléa trouve un réconfort avec un aubergiste et sa femme qui l’héberge. Mais la jeune fille garde un esprit d’aventure et veut retrouver son ancienne meilleure amie Amine. Elle part et croise un nain et un druide qui décident de l’accompagner. En parallèle, on suit une louve blanche Imala. Elle est aussi rejetée car elle a le poil tout blanc et s’est accouplée sans l’autorisation du mâle alpha. Aléa devient une femme et s’intègre alors qu’Ilana, également devenue adulte, est rejetée. Les deux ont un esprit d’indépendance. Pour la louve, c’est une malédiction et un bonheur pour l’humaine. Les deux se retrouvent pourtant en fin de volume.

Avec ce premier tome de Moïra les connaisseurs de cette saga auront le plaisir de voir un univers fidèle alors que les néophytes trouveront une porte d’entrée dans cette saga celtique de fantaisy. La lecture est très dense avec de nombreuses péripéties même si pour l’instant le récit vient à peine de se former.

Si cet univers d’heroic fantasy vous a conquis, vous pouvez retrouver des chroniques sur Un gentil orc sauvage et de Ralph Azham.