Comme l’annonce l’éditeur HiComics, ce volume douze marque la fin de la série régulière Rick and Morty. Cette fin sera-t-elle une apothéose ? Est-ce vraiment la fin ? Trouvez les réponses au fil de la chronique.
Un ras-le-bol interdimensionnel
Morty voyage dans l’espace ou dans d’autres dimension mais à quel prix ? A chaque voyage, il risque d’être découpé en deux ou brûlé vif. Le jeune adolescent ne supporte plus d’être mis en danger à cause de son grand-père. Le pire est qu’il n’est pas souvent volontaire pour partir mais contraint ou drogué. Lorsque Peacock Jones le kidnappe, il s’énerve. Certes, son grand-père viendra le sauver mais, encore une fois, les conséquences seront désastreuses pour les autres. En effet, Morty n’est pas le seul à détester le patriarche de la famille Sanchez : toutes les espèces intelligentes souhaiteraient s’en débarrasser mais personne ne fait rien car il réussit toujours à s’en sortir.
Le lecteur habitué retrouvera des noms connus dans l’équipe créative. En effet, depuis le premier tome, Kyle Starks est un des scénaristes alors que Marc Ellerby se charge des dessins. Cette continuité sur douze tomes est de plus en plus rare dans la bande dessinée américaine. Les auteurs apparaissent par ailleurs dans la bd : ils sont en dédicace dans une convention Rick et Morty mais les fans du dessin animé les méprisent. Pire, la journée se termine très mal pour eux. Plus qu’une série de blagues, Kyle Starks construit un véritable récit d’aventure avec de nombreux rebondissements, des ennemis intermédiaires et une bataille finale surprenante avant un twist pour une conclusion apocalyptique. Pour les dessins, le style d’Ellerby rapproche fortement le comics du cartoon.
Un best-of final ?
Dans le douzième volume de Rick et Morty, le lecteur ou lectrice retrouve également des personnages secondaires comme l’extraterrestre Peacock Jones, déprimé au bar à la suite de ses multitudes mésaventures causées par Rick et Morty. En effet, le duo de créateur profite de ce dernier tome pour faire revenir de nombreux personnages découverts au fil des tomes. Le livre devient alors un feu d’artifice des créations les plus délirantes de la série : l’agence grosses boules, M. larbin, le résumé fait par M. Boîte à caca. Ce douzième tome loin d’être déshonorant intègre parmi les meilleurs épisodes de la série comme celui sur une convention de fans de la série. Rick et Morty continue à surfer sur les blagues basées sur des références geeks – cheat codes, l’armure d’Iron Man… – y compris dans les bonus avec une parodie de Pokémon.
Comme à chaque tome, Rick et Morty est une série jouant avec les archétypes. Le premier paradoxe est que le plus ancien de la famille est aussi le plus égoïste et le moins sage. Il organise une mission digne de Tom Cruise juste pour trouver la recette du meilleur cola de l’univers. Même dans un autre univers, Sa joie vient de la mise en danger de son petit-fils. Rick considère Morty comme un objet remplaçable. Une assemblée des Ilumiricki montre que si les Rick des autres dimensions sont physiquement différents, ils sont tous odieux. Le corps peut changer mais l’esprit demeure. C’est une vision assez sombre sur la destinée. Au contraire, Morty est la caricature de l’adolescent. Il ne pense qu’à son entrejambe. La série en profite également pour rendre notre quotidien absurde. Morty utilise une carte de fidélité pour obtenir ce qu’il veut de son grand-père. Dans une autre dimension, ils sont d’insupportables vendeurs dans un supermarché à bas prix.
Une fin temporaire
Si la série s’arrête, vous n’en avez pas pour autant fini avec les aventures folles de la famille Sanchez. En effet, l’éditeur américain a décidé de changer de formule. Plutôt que de proposer une longue série avec des aventures sur quelques épisodes, Adult Swim propose des récits complets et thématiques sur un volume. Ce choix évitera au lecteur de se perdre dans les tomes mais surtout il annonce de prometteuses aventures. En effet, dans le prochain tome à venir en français, Rick et Morty se retrouveront en enfer. Étant donné le passif de Rick Sanchez, ce n’est pas une surprise. Gageons que le diable risque d’être surpris par ces nouveaux venus.
Ce douzième tome des aventures de Rick et Morty marque la fin d’un cycle. On est loin de la fin d’une histoire mais c’est une explosion de blagues par l’apparition de personnages secondaires croisés depuis le tome un. Plutôt qu’une fin, c’est une prometteuse nouvelle pour la suite.
Vous pouvez retrouver les chroniques des tomes précédents : les tomes 11 et 10.