Dans Harbinger, des adolescents aux pouvoirs surhumains sont recrutés puis utilisés par une entreprise douteuse. Le pitch vous rappelle New Mutants ? Ce n’est pas un hasard, car dans Harbinger, le scénariste est un ancien directeur de Marvel qui voulait dépoussiérer les X-Men et l’on peut dire qu’il va très loin.
Une équipe d’ado
Peter Stancheck est un ado comme tous les autres dans une petite ville on ne peut plus banale. Mais, en fait, tout n’est qu’un mensonge car il a des super-pouvoirs et décide égoïstement de les utiliser pour devenir populaire au lycée… et faire taire sa mère. Encore mieux, il est sélectionné par la riche fondation Harbinger. La voie vers le succès ? Pas vraiment, car cette fondation dirigée par Toyo Harada veut l’utiliser pour asseoir son contrôle sur le monde. Découvrant la vérité, Peter décide de fuir puis il rassemble une équipe de mutants avec Kris, Faith, Flamingo et Torque. Ces harbingers vont chercher à survivre alors que l’Etat fédéral et la fondation les pourchassent.
Après un épisode zéro introductif, la série va ensuite aussi vite qu’une balle avec la puissance d’un canon. Les enjeux sont installés tout de suite. Peter fuit avec sa petite amie Kris alors qu’il est poursuivi par un groupe d’harbingers de la Fondation, les Egg-breakers (l’Anguille, la Fouine et la Boule). On découvre aussi que Peter a de multiples pouvoirs. Ils rassemblent l’équipe et on découvre les complexités de chacun avant de subir une deuxième attaque mieux préparée.
Plus que les aventures, ce sont les relations humaines qui font le succès d’Harbinger. Au départ, le groupe n’est pas stable. Dans l’épisode quatre, chacun retourne à son quotidien mais tout a changé en quelques mois que ce soit eux-mêmes ou leurs proches. Le récit évite le manichéisme. Peter fait exploser tout un immeuble provoquant la mort de trente-deux personnes. Flamingo et Torque sont idiots. Des éléments sont encore très actuels comme le consentement. La vie autour d’eux se veut proche de la réalité. C’est compliqué de trouver un médecin quand on est en fuite. Ils n’ont pas de base secrète mais errent d’un motel à un autre.
Aux origines d’un univers partagé
Voici le deuxième volume des séries à l’origine de l’univers partagé Valiant, une maison d’édition américaine majeure mais à l’histoire mouvementée. Dans les années 90, le rédacteur en chef Jim Shooter est mis à la porte de Marvel. Il décide de fonder sa propre maison d’édition, Valiant, qui devient rapidement très populaire grâce à des séries phrases X-O Manowar, Harbinger, Archer & Armstrong. Après une période de crise, ces séries reviendront en 2012 en étant en partie réinventée. La structure indépendante Bliss éditions aura le courage de faire parvenir en France ces séries récentes. Depuis 2019, elle nous propose également les premières séries avec Archer & Armstrong et donc Harbinger aujourd’hui.
Ce volume rassemble les quatorze premiers épisodes d’Harbinger écrit par Jim Shooter avec David Lapham qui se charge également de l’ensemble des dessins et un épisode Rai 0 du même dessinateurs.Ces épisodes nous permettent de voir l’univers partagé de Valiant. Le Docteur Solar dans les épisodes cinq et six donne encore plus envie de lire cette série. On croise aussi le H.A.R.D. Corps vu dans Bloodshot. L’épisode de Rai principalement écrit par Bob Layton raconte la mort de chaque héros jusqu’à la naissance du dernier Rai. On y croise le Géomancien, un ado plutôt intéressant, Aric le barbare équipée d’une armure extraterrestre et Turok l’indien chasseur de dinosaures. Tout est vraiment possible chez Valiant.
Harbinger est une touchante description de plusieurs adolescents en construction qui sont confronté à un monde adulte violent et insensible. Chaque héros tente de s’en sortir, de grandir malgré son passé et ses défauts. Même si la colorisaton peut surprendre aujourd’hui, le dessinateur David Lapham est de plus en plus impressionnant. Bliss montre avec ce deuxième titre que le passé de Valiant est loin d’être anecdotique. Vivement la suite
Vous pouvez retrouver un guide des séries Valiant sur ce lien ainsi que la dernière sortie de Valiant avec Fallen World.