Furious ou quand Supergirl rime avec le Punisher

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Critique de Furious, une histoire complète en 1 seul tome chez Glénat Comics.

Imaginez un monde similaire au notre où il n’y aucun super-héros. Soudainement, une héroïne débarque avec fracas en réglant les problèmes telle une version féminine d’un Charles Bronson déchaîné. C’est le postulat de départ de ce one-shot tendu nommé Furious, publié en France par le label Glénat Comics. 

Aux commandes de ce récit, on a Bryan Jason Lee Glass et Victor Santos. Bryan Jason a déjà eu l’occasion d’officier sur quelques titres de « cogneurs » chez Marvel Comics puisqu’il a été le scénariste de Thor: First Thunder et de Walkyrie (personnage féminin appartenant à la mythologie d’Asgard et possédant une force et d’autres atouts qui font d’elle une guerrière hors-pair). L’artiste espagnol a eu la chance de collaborer avec l’un des plus grands scénaristes actuels dans le registre du thriller, Brian Azzarello.  Furious est la deuxième collaboration de Bryan et Victor Santos puisqu’ils ont collaboré sur Mice Templar chez Image Comics.

Furious, un one-shot nerveux!

L’action semble être le leitmotiv de ce récit. La Vigie (nom de code de la super-héroïne) nous entraîne dès les premières pages dans ses nuits remplies de violence face à « la lie » de l’humanité. Qui est la vigie? A l’heure d’internet et de la désinformation, ses méthodes expéditives ne sont pas du goût de tous. Elles entraînent un acharnement médiatique qui nuit à son image. Elle se voit même affublée d’un nouveau pseudo, la Furie. Alors qu’elle se voit plutôt comme une sentinelle (la vigie), chaque action de sa part est mal interprétée à cause d’une perte totale de contrôle quel que soit la situation.

La bataille de Cassandra Clark (l’alter-ego de Furious) a donc lieu sur deux fronts. Elle doit pour devenir une héroïne digne de ce nom réussir à se forger un mental d’acier en se libérant de ses entraves dues à son passé douloureux. Les différentes épreuves subies lors de sa vie de « star » l’ont complètement déstructurée. Pour que sa renaissance soit effective, elle doit complètement se remettre en question, c’est le seul moyen pour elle d’obtenir la rédemption.

Furious: Une plongée sans concessions dans le monde d’aujourd’hui!

Le réalisme ambiant des situations constitue la force première du récit. Si un (ou une) inconnu(e) développait des capacités surhumaines dans le monde actuel, il serait en permanence la cible des médias. « Big Brother is watching you », cette célèbre expression tirée du roman 1984 prend ici toute son ampleur. Les réseaux de communication épient et déforment tous les gestes de la Vigie. Les médias n’ont aucun scrupule à manipuler les masses pour faire d’elle, une menace aux yeux de tous.

La noirceur de la ville est parfaitement représentée grâce à un encrage bien dosé et à une utilisation des ombres et lumières intéressante. On peut toutefois reprocher aux dessins de Santos de lorgner beaucoup trop vers le slasher. La furie a beau être violente, son personnage aurait eu plus d’impact sur le lecteur si certaines scènes avaient été suggérées. Pour contrebalancer les scènes choquantes du récit, l’héroïne porte du jaune et du bleu, des couleurs qui reflètent le message d’espoir qu’elle souhaite véhiculer.

On soulignera une nouvelle fois l’excellent travail de Glénat Comics qui transforme chacun des comics qu’il publie en édition collector. Les bonus présents en fin d’ouvrage vous permettront de découvrir quelques croquis réalisés en amont. Pour le moment, il n’y aurait pas de suite prévue à cette histoire.