Désintégration n’est pas une BD écrite par un(e) auteur(e) de BD en investigation, ni par un journaliste. La source vient de l’intérieur, au plus près de l’action, puisque c’est l’un des conseillers de Jean-Marc Ayrault qui nous livre ce récit. Entre jeux de pouvoir, divergences d’opinions et guerres d’ego, difficile de mener à bien un projet, aussi important soit-il…
Désintégration, une bande dessinée prenante
L’histoire débute sur une réussite, celle de la première mission confiée à Matthieu Angotti : le plan national de lutte contre la pauvreté. La mission suivante est tout aussi motivante, le sujet tout autant important et d’actualité. Il s’agit cette fois d’agir sur l’intégration. Basé sur les notes au jour le jour du conseiller, nous suivons ce feuilleton qui nous tient en haleine page après page.
On se rend compte très rapidement de l’importance et de la place centrale des jeux de pouvoir. Une décision a été prise et actée, même par le Premier Ministre lui-même ? On essaiera quand même de la faire reculer, se plier à d’autres exigences, le budget en premier lieu… Les inflexions et orientations du projet se jouent dans l’ombre, via les conseillers, directeurs et directrices de cabinet.
Tout ceci ponctué par les interventions médiatiques, lancées avec fracas. Déclaration d’un ministre, réponse verte d’un autre, recadrage du chef du gouvernement… Soit ce qui est communément appelé « le cirque médiatique », auquel nous sommes habitués, et dont nous sommes habituellement spectateurs. La donne change dans ce récit : passés de l’autre côté de la barrière, nous sommes plongés dans les conséquences concrètes de ce tapage.
Les acteurs sont nombreux, il est parfois un peu compliqué de suivre les exactions, les rivalités entre ministères et les frictions entre personnes. Un autre acteur majeur est également présent : la société civile. Celle-ci est présente à plusieurs réunions, participe à des comités, et ce de diverses manières. Toutefois, on se demande rapidement si son poids, allié à la volonté d’action de Matthieu Angotti et de ses alliés, seront suffisants. Suffisants pour faire face, suffisants pour tenir, suffisants pour faire avancer et évoluer les choses… On sait dès le titre que non. Dès lors, la question que l’on se pose n’est plus celle de la réussite ou non du projet. Non, il s’agit du pourquoi, et surtout du comment…