[Critique] Les aventuriers du Mékong chez Delcourt, le Laos par des nuls

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Avec Les aventuriers du Mékong, préparez vos bagages, nous partons en Asie. Delcourt lance ainsi une nouvelle collection humour, Pataquès, dirigé par James.

Une Bd sur des bédéastes

Les premières pages ridiculisent ces suiveurs de modes en retard et se moquent d’un éditeur vénal. Guerse et Pichelin se moquent des galères dans la vie d’auteur de BD. A Pôle emploi, la conseillère n’a rien à leur proposer sauf un stage en apiculture et en ébénisterie. Le scénariste de fiction a une idée qu’il croit géniale. Il réclame l’intégralité des indemnités pour se lancer dans le genre tendance la bd de reportage. Il décide de partir vers le Laos car « même Tintin n’y a pas mis les pieds ». La conseillère est ravie car cela permet de les radier de Pôle emploi et donc de faire baisser les statistiques.

Le café, lieu incontournable pour nos aventuriers

C’est mal parti

Le livre est organisé par une suite de chapitres de quatre pages thématiques– le voyage en avion, le marché, la préparation du périple… Encore à Paris, le dessinateur est déjà stressé car il n’a jamais pris l’avion mais le scénariste est loin d’être expérimenté comme le montre le running gag du coupe-ongle confisqué à chaque douane. Ces deux amis abusent de la bière mais ont une vision différente du voyage. Alors que le dessinateur se surprotège, le scénariste plonge dans un trip baroudeur refusant le ventilo, la citronnelle… la première nuit avant de s’incliner face aux difficultés. Même si le Laos reste une des dernières dictatures communistes, les aventuriers ratés parlent peu de politique et de la population locale.

Canard sacré

Le duo improbable adopte un canard pour éviter qu’il perde la tête. Forcément ils le nomment Milou. Très rapidement ce canard devient alcoolique comme les auteurs. Pour avoir une histoire à raconter, tout le groupe décide de traverser le pays à pied…. mais pendant la saison des pluies. A chaque décision, les autochtones les prennent pour des dingues.

La poursuite la plus lente de la BD

Certains moments sont à mourir de rire comme une balade dans la jungle ridicule, la poursuite la plus lente de la bd. Le récit devient délirant lors de la chasse du canard sacré. On bascule avec joie dans les récits d’aventure et d’humour. Le style de dessin est très franco-belge avec des formes simplifiées et ronde mais crade dans la lignée de l’Écho des Savanes. Certaines pages où des animaux parlent est différente avec un encrage et une mise en couleur à l’ancienne.

Revenu de ce voyage ridicule, le lecteur a souvent beaucoup rit en se moquant de deux auteurs de bd has been. Ce très bon volume lance donc avec succès une nouvelle collection très prometteuse.