Critique : Dévolution de Rick Remender, la fin approche

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Après Black Science, Rick Remender propose une série limitée avec Dévolution sortie chez Glénat comics.

Mal barré…

Tout commence par un combat hyperviolent entre une fille et des hommes des cavernes dans un Las Vegas envahi par la végétation. Dans le futur, le monde a mal tourné à cause de la nature humaine. La bêtise, l’égoïsme et la violence de chacun a été bien aidé par les cadres sociaux – l’armée, la science, la politique et la religion – pour conduire à une catastrophe virale. En voulant améliorer l’espèce humaine, des chercheurs soutenus par l’État ont fait régresser les Hommes à l’état de bête. C’est la dévolution. Les animaux ayant aussi dévolués, ils sont devenus immenses et encore plus dangereux.

Une couverture alléchante

Seule une femme peut sauver le monde car elle est plus raisonnable moins soumise aux passions brutales. Au contraire, un médecin veut aider et devenir un héros mais tout ce qu’il entreprend rate. Il en devient ridicule.

Du Remender au carré

En ouvrant ce recueil d’une mini-série de cinq épisodes, vous pourriez être surpris car le dessin de Jonathan Wayshak est très différent de la couverture de Jae Lee. Son style de dessin est presque enfantin. Il correspond bien à ce récit fantastique comme dans un livre de conte ou dans une caricature. Au fil du récit, les couleurs sont de plus en plus chaudes pour montrer que la situation peut s’améliorer.

Remender est un auteur pessimiste et il réalise ici un pamphlet politique caché dans un récit post apocalyptique. Il met en avant le côté sombre de l’âme humaine et les tourments de chacun pour tenter d’améliorer le monde. Comme il écrit pour un éditeur indépendant, Dynamite, Remender a bien plus de liberté et se permet de montrer des scènes explicites. Cependant, Devolution est un peu une caricature des idées de Remender – les méchants ne sont que des hommes des cavernes ou des brutes avides de violence et de sexe. Le scénariste en devient réactionnaire. L’homme est fondamentalement mauvais et ne peut réussir sans croyance.

Un superbe travail d’édition

Des dévolués à l'assaut de notre héroïne

Il faut signaler le travail d’édition de Glénat. La traduction de Rybandt est non seulement fidèle mais réussit à retrouver l’humour des insultes – « Je vais déniquer le monde ». Glénat nous gratifie de tout un cahier de bonus – les croquis préparatoires des personnages, les crayonnés et enfin une comparaison entre le scénario de l’épisode un et la traduction par le dessin avant encrage.

Devolution est un conte horrifique qui s’intègre bien dans les thèmes de Remender – le monde court à sa catastrophe mais une femme peut changer les choses – mais caricaturés ils deviennent réactionnaires. C’est cependant une lecture agréable et marquante alors que l’on ne cesse de montrer l’urgence climatique à venir.