Oubliez les Jeux olympiques de Paris, les plus belles compétitions sont dans les Highland Games. La première « équipe nationale de Bretagne » de lancer de marteau y va et vous propose de les accompagner dans cette bd chez Delcourt.
Entre kilts et chronomètre
Highland Games s’ouvre sur la lande écossaise avec des français en panne de voiture juste avant la destination. C’est le dernier incident qui fait déborder le vase. Nico, l’entraîneur de ce groupe de lanceurs de marteau breton remonte alors le récit drôle et émouvant qui les a conduits ici. Partant d’un fait réel, le scénariste Fabien Grolleau, le dessinateur et coloriste Nicolas Cado proposent une bd entre documentaire, portrait et comédie. Cado n’est pas seulement l’auteur des dessins mais également l’entraîneur de l’équipe. On le retrouve d’ailleurs dans les bonus à la fin sur les photos de l’équipe nationale de Bretagne durant ces jeux. Tout démarre à Queven, le village breton d’origine de cette équipe. Après avoir été foudroyée lors d’un entraînement, Nico a eu la vision de Sean Connery en costume d’Highlander et avec des peintures de guerre. Ce Scotsman lui reproche d’abandonner les traditions celtes et le défie de venir aux Higland Games. Toute la troupe décide alors de participer à ces jeux traditionnels de lancer des troncs d’arbres et des rochers. Ils partent donc dans une vieille camionnette pour un road trip de mille kilomètres.
Un récit dans les landes
Le coup de tête de Nicolas se transforme en un voyage officiel soutenu par la fédération. Cependant, le groupe manque cruellement de ressources. Le van est offert par un beau-frère dirigeant d’entreprises. Une fois financé, le voyage ne sera pas plus simple dans Highland Games. L’équipe se retrouve sans hôtel. Pour aider à rentrer dans le récit, Fabien Grolleau reprend tous les stéréotypes de l’Écosse avec les paysages de landes, des soirées au pub avec des gens chaleureux, une nuit dans un manoir hanté et une dégustation de whisky. Mais, ensuite, le livre sort de ces images de cartes postales en décrivant les épreuves des Highland Games et leur importance symbolique. Au cours des km traversés, les athlètes de l’équipe nationale de Bretagne se découvrent les uns aux autres et des personnages très touchants se révèlent au spectateur.
Une équipe lancée sur les routes
La force d’Highland Games ne vient pas des prouesses sportives des athlètes mais surtout de la galerie de personnages. Cette équipe donne une autre vision du sport. Tout d’abord, ce changement passe par la diversité des corps. Glenn est un athlète tout en rondeur et d’autres sont bien plus fluets. Chacun a aussi une vie personnelle ou professionnelle très différente. Alex est un caissier proche de sa mère qu’il doit soutenir. Yaëlle est une ado adepte de filtres Instagram. Corentin dit Coco est un futur élève de mécanique qui pratique le sport avec sa grande sœur Azénor en terminale et assez stressée. Glenn est le plus fort mais aussi le plus touchant par des allusions sur sa famille. Il prouve également que le kilt est définitivement sexy. Enfin, Nicolas est un prof d’arts plastiques allergique à la minute supplémentaire. Le dessin en ligne claire ajoute par sa rondeur à l’humanité des personnages.
Leur vie est très loin de celle des sportifs professionnels. Leur entraînement se fait sous la pluie et non pas dans un stade flambant neuf. Ils n’ont pas de régime strict mais boivent de la bière et se font un MacDo. A un sommeil réparateur, ils préfèrent une bataille de polochons. Bref, ils sont comme nous et forment une bande de jeunes qui s’amusent tellement… que l’un se perd après une soirée avec des supporters de foot.
Très souvent drôle et profondément touchant, Highlands Games remporte la médaille d’or de la bd. Le livre retrouve les codes de nombreux films de sport mais, à la place de l’esprit de compétition, Grolleau et Cado nous offrent une ode à l’amitié et au courage.
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