Avant la série Captain Laserhawk découvez la bd

0
719

Ubisoft propose avec Captain Laserhawk une série animée rassemblant tous ses personnages, vous pouvez en avoir un aperçu dans la bd A Blood Dragon Remix mais également dans notre chronique.

Un polar futuriste

Une scène de la vie quotidienne dans Captain Laserhawk
Une scène de la vie quotidienne dans Captain Laserhawk

Le début de ce récit est très sombre. Elena « Mute » Hicks est une détective privée qui a un passé de militaire et de policière. Dans l’armée d’Eden, elle combattait avec Dolph Laserhawk. A cette époque, elle rencontre dans un bar sa petite amie, Linda. Hélas, depuis leur rupture, Elena perd pied. Elle est au plus bas mais descend encore au fil d’une soirée pitoyable. Elle boit énormément et sort le soir pour créer des histoires avec les autres fêtards. Elle n’a plus aucun objectif, mais, poussée par un dernier sursaut de morale et un désir de vengeance, elle va enquêter pour résoudre un meurtre. En effet, son ex avait appelé à l’aide pendant qu’Elena faisait un coma éthylique. Si elle reste une enquêtrice, ses mauvaises habitudes de vie compliquent l’enquête. Dolph Laserhawk, son ancien frère d’armes, vient l’aider. Il se fait pourtant discret depuis qu’il est devenu l’ennemi public numéro 3. Cependant, il faut parfois deviner ces relations. Les dialogues très succincts rendent la lecture très rapide mais ne permettent pas de sortir des clichés. À l’opposé, on ne comprend le lien entre Elena et Linda qu’au chapitre deux qui remonte dans le passé.

L’enquête commune de Mute et Laserhawk vous fait découvrir les quatre coins de Mega City 4. Cette ville est un univers composite : on y trouve des voiture spatiales et des téléphones à cadran, des tenues militaires contemporaines et des cyborgs. Comme dans Blade Runner et donc Judge Dredd, la mégalopole est un monde en déchéance où la violence et la prostitution se diffusent partout. Après avoir bu dès son réveil, Elena se drogue puis vomit dans un club d’où elle se fait exclure. Tentant de rentrer chez elle, Elena risque de se faire violer. L’ancienne militaire n’est pourtant pas sans défense. Elle fracasse son agresseur. Mute faisait partie d’un commando militaire secret qui exécutait sans jugement les criminels ou les opposants politiques et formaient aussi des terroristes. On pense à la CIA des années 70-80. La dépendance d’Elena vient des drogues de combat que ses généraux lui distribuaient. Son ex n’est pas au mieux. Elle déprime dans son bain tandis qu’un groupe de militaires attaque sa famille.

Une bd transmédiatique et nostalgeek

La violence graphique de Captain Laserhawk
La violence graphique de Captain Laserhawk

A Blood Dragon Remix est une adaptation de la série Netflix Captain Laserhawk sortie en octobre 2023. Le scénario se place quelques mois avant la série animée. Il est d’ailleurs supervisé par Adi Shankar, le créateur du dessin animé. Basé sur le jeu vidéo Far Cry 3: Blood Dragon, Captain Laserhawk fusionne des éléments et des personnages de plusieurs franchises d’Ubisoft : Bullfrog D’Assassin’s Creed, Alex Taylor de The Crew, Pagan Min de Far Cry 4, Rayman, Sarah Fisher et Sam Fisher de Splinter Cell, Rouge de Rainbow Six Siege, Jade et Pey’j de Beyond Good and Evil.

Ce volume est donc un voyage dans l’histoire des jeux vidéo mais il pose question : comment concilier des univers, l’humour régressif et enfantin de Rayman, la violence contemporaine de Splinter Cell et le voyage dans le passé d’Assassin Creed. Ces différences sont intégrées dès la première page : Rayman est un présentateur télé ironique qui interviewe un acteur prétentieux puis le personnage de cartoon conclut l’émission par un message de propagande.

Captain Laserhawk transpire la nostalgie par les personnages et dans le scénario de Faouz.b. Mute a raté son retour à la vie civile et regrette sa relation amoureuse passée. Elle vit dans l’échec en tant que policière puis d’enquêtrice privée. L’humanité est également dépassée par des machines. Le dessinateur Grelin ajoute également des références aux anciens jeux vidéo en transformant des combats en image de Street Fighter ou de Space Invaders. Hélas, le dessin n’est pas la qualité première de la série. Le style très numérique réduit les décors à des cubes.

Édité par Glénat, Captain Laserhawk propose aux fans de prolonger l’expérience du dessin animé et aux fans d’Ubisoft de retrouver de nombreux personnages issus des jeux vidéo. Si l’expérience est amusante, la forme peut surprendre le néophyte.

Retrouvez sur le site d’autres adaptations en comics d’Ubisoft avec Assassin’s Creed Valhalla.