Dernier week end pour voir la fabuleuse exposition Ramsès et l’or des pharaons, qui dévoile les trésors de l’Egypte antique à la Grande Halle de la Villette. L’occasion est exceptionnelle de voir des oeuvres, dont certaines sont pour la première fois présentées hors d’Égypte.
Tout commence en l’an 1279 avant notre ère, lorsque le règne du pharaon Ramsès II marque l’apogée de la civilisation égyptienne sous le Nouvel Empire.
En premier lieu, le pharaon a accompli le prodige de vivre le plus long règne de l’histoire de l’Egypte (67 ans), puis de mourir à 92 ans et enfin de devenir immortel. Sa dépouille momifiée a d’ailleurs été accueillie en grandes pompes en 1976 avec tous les honneurs dévolus à un chef d’état en exercice. Ramsès, dont l’aura que l’on a comparée à celle du roi Soleil, Louis XIV, évoque la grandeur, l’opulence et la puissance de l’Empire.
Il a tellement étendu son royaume qu’au siècle des Lumières (18ème siècle) on a cru qu’il avait même envahi la Chine et lui avait enseigné l’écriture.
A la tête d’une armée de 100 000 hommes, Ramsès II enchaîne les victoires contre les pirates de la mer de Shardanes (dangereux pirates dits peuples de la mer, qui viennent de la Grèce et des iles de la mer Egée). Il enrôle les prisonniers et en fait sa garde personnelle.
Il parvient à reconquérir la Nubie au sud (Soudan actuel) et triomphe au nord face aux hittites (Turquie actuelle).
De ses faits d’armes, on retient un événement clé.
La célèbre bataille de Qadech (en Syrie actuelle) où avec son père Sethi 1er, ils mettent en déroute les hittites. 15 ans après Ramsès signe le premier pacte de paix connu de l’histoire de l’humanité gravé dans le temple de Karnak.
Mais l’homme n’est pas qu’un monarque conquérant, il a aussi apporté la paix et la prospérité. Fort d’une économie florissante et d’une main d’œuvre abondante grâce aux prisonniers de guerre, Ramsès entreprend des constructions monumentales comme le temple de son père, Séthi 1er, à Abydos au sud, et la grande salle de Karnak (aujourd’hui Louxor), à Thèbes, le Ramesseum (son temple funéraire) à Karnak et les temples d’Abou Simbel dans la région de Nubie.
Ces temples d’Abou SImbel, bâtis dans les falaises de grès par Ramsès pour sa reine de cœur Néfertari et pour sa gloire divine. Le petit temple est décoré des statues colossales de Ramsès et de Néfertari mesurant 20 m de hauteur.
Ramsès a été étroitement associé à Amon-Rê, le dieu soleil, et vénéré comme une divinité par ses sujets. On compte pour sa descendance, pas moins de 50 fils et 60 filles.
Sa tombe, qui malgré les inondations et les pilleurs de tombe, nous a révélé la momie de Ramsès II, et des trésors inestimables comme des coffres d’offrande funéraires en porcelaine, des récipients en métal, en albâtre, des draperies, des sarcophages, des bijoux en or, en argent, des amulettes, des poteries, des sculptures sur pierre, des peintures sur calcaire, des cercueils en bois, tant de magnifiques ouvrages qui relatent la richesse et la puissance de l’Empire.
L’exposition montre donc des objets de l’époque ramesside, mais aussi des œuvres d’art pour évoquer sa postérité. Il s’agit d’œuvres datant de son règne et toujours utilisées ou remployées longtemps après sa mort, beaucoup d’autres sont postérieures à l’époque ramesside ; toutes témoignent de l’héritage de son règne et de l’aura exemplaire de sa figure posthume
Parmi ces oeuvres trône Mérenptah en buste, successeur de Ramsès II, son treizième fils , qui accède au pouvoir alors qu’il est âgé d’au moins 50 ans. Il est coiffé du némès (une coiffe rayée uniquement portée par le roi), arborant un diadème orné de l’uraeus où se dresse le cobra, qui protège le pharaon.
Quelles douceur et sérénité se dégagent de ce masque du général Oundebaounded ! Réalisé en or, la chair des dieux, avec les yeux soulignés d’incrustation en verre, il servait à préserver le portrait idéalisé du défunt. Placé sur la momie, ce masque funéraire permettait au général de contempler l’éternité.
Le clou de l’exposition est la reconstitution photographique grandeur nature d’une salle du tombeau de Séthi Ier. La tombe est l’une des plus belles de la Vallée des Rois. Frissons, émotions et émerveillements garantis!
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