Le jeune chanteur, auteur-compositeur Tamino s’est présenté à la Maroquinerie pour faire découvrir au public français les morceaux de son tout premier EP.
Première partie : Roni Alter
Roni Alter est une compositrice, interprète, musicienne et parolière de Tel-Aviv qui vit à Paris depuis 5 ans. Dès que Roni Alter met les pieds sur scène, avec une robe et une couronne à fleurs, elle emplit la pièce entière d’une immense mélancolie avec des morceaux acoustiques et d’harmonies à la voix. « Take me to those places that I forgot, take me to those places that I lost », elle chante au tout début.
En effet, cette mélancolie est présente dans tout son répertoire : Roni fait découvrir aux spectateurs les parties les plus intimes de sa vie « I know you hate to see me smile, you prefer to see me cry », Roni Alter déclare dans un morceau qui fait appel à une « amie » qui lui souhaitait du mal.
Après une sublime reprise de I Follow Rivers de Lykke Li, morceau qui « sera toujours présent dans son ADN », Roni Alter termine son passage avec son premier single en France, Once Again, toujours dans une atmosphère nostalgique : « Once again I lost my head, I put my heart up there instead », mais qui donne des frissons au public et une énorme envie d’entendre la suite.
La sensibilité de Tamino
Tamino-Amir Moharam Fouad est un chanteur belge et égyptien originaire d’Anvers. Né en 1996, il décide d’étudier la musique au conservatoire d’Amsterdam en favorisant la musique orientale et l’opéra. Tamino sort son EP premier le 5 mai 2017 et peu de temps après, remporte le prix du De Nieuwe Lichting qui lui permet d’avoir une énorme diffusion sur la radio à l’aide de Studio Brussel. Le public est alors stupéfait de l’univers obscur de Tamino et surtout de la profondeur de sa voix qui dégage une véritable douleur entourée de beauté.
Tamino rentre sur scène et le voyage sonore commence en mêlant voix et guitare électrique. Dans un éclairage très clair-obscur, Tamino nous fait découvrir les morceaux de son EP. « Death, suits you dear, like a beautiful coat but then without all the fur », chante-il sur Cigar. Cette atmosphère sombre n’arrête pas de prendre de la puissance avec chaque morceau, en particulier Reverse et Indigo Night, des titres de plus en plus originaux, mélangeant jazz, rock, folk et vocalises arabiques. Un vertige !
Mais c’est avec les mélodies tourmentées du morceau émouvant Habibi (Mon amour) en Arabe, que Tamino touche les fibres les plus intimes du public. Tout d’un coup, nous avons une énorme sensation de déjà vu : Tamino nous rappelle l’univers du chanteur et guitariste américain Jeff Buckley et plus particulièrement le morceau Hallelujah écrite par Leonard Cohen. Mystérieux, minimaliste, oppressant, lyrique, notamment avec le piano du refrain : voilà quelques adjectifs pour décrire la fin d’un concert qui nous a frappé en plein cœur et nous a laissé sans souffle.
Tamino est un des artistes les plus complexes et intéressants dans l’industrie musicale actuelle. Ses paroles, l’instrumentation, la voix, brisent les codes d’une musique purement mainstream et ouvre les portes à la liberté, la créativité et l’originalité. Pas besoin de stratégie marketing, de promotions pour faire preuve de son talent ; sa musique parle pour elle-même. Quand la première écoute d’un morceau suffit pour rester éblouit pendant des semaines, cela met en évidence que nous sommes fasses à une véritable légende musicale.
Découvrez le live de Habibi sur le plateau de C à Vous
On vous laisse avec sa performance bouleversante de Habibi sur le plateau de France 5. Tamino continuera sa tournée le 3 juillet aux Nuits de Fourvières (Lyon), le 29 juillet aux Nuits Secrètes (Aulnoye- Aymeries) et il sera le 25 août à Rock en Seine (Paris).
Photos par Anouck ZANA