[Interview] Nell nous dévoile les parfaites imperfections de Not That Sleek

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Nell se confie à Justfocus avant sa release party, ce vendredi 2 juin au Candy Shop du quartier d’Oberkampf. L’occasion d’en apprendre d’avantage sur cette jeune artiste Dooweet !

Très abordable, enthousiaste et touchante, Nell a eu la gentillesse d’accepter une interview au détour d’une discussion Facebook. Nous avions eu la chance d’écouter son premier album en avant première et ce fut une très belle découverte.

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Salut ! Moi c’est Nell. Je tenais tout d’abord à remercier Noucky de Justfocus pour cette interview !

Peux-tu faire un Mini portrait de toi ?

Je suis auteure-compositrice depuis une dizaine d’année et par force des choses un peu touche à tout (guitare, basse, batterie, percussions, MAO). J’ai grandi dans une famille de musiciens et je me suis mise assez naturellement au chant. J’ai beaucoup évolué sur la scène Parisienne avec mon groupe de rock/metal alternatif Former Life et j’ai décidé en 2013, en parallèle, de me lancer dans ce projet « solo ».

Comment as-tu décidé de devenir chanteuse rock ?

Le rock a toujours été dans mon environnement, mon père est fan de Pink Floyd, Genesis et Deep Purple, ma mère passait en boucle des albums de Police. Ado, j’ai découvert les jeux vidéos Street Skater, Tony Hawks et compagnie et forcément, les bandes son étaient plutôt rock, punk… Bref, j’ai toujours aimé la culture rock anglophone et je pense que j’ai jamais vraiment réfléchi à faire du rock… le rock est venu à moi et je l’ai laissé faire (rires)

Quels sont les artistes qui t’influence pour créer ta musique ?

J’écoute énormément de styles différents mais c’est vrai que j’ai une grosse culture pop, rock et soul. Je pense que je pourrais citer des artistes comme Michael Jackson, Paramore, City and Colour ou mon idole suprême : Alanis Morissette.

Quels sont ceux que tu écoutes aujourd’hui ?

En ce moment, j’oscille entre des artistes axés sur la guitare « percussive » comme John Gomm ou Grayson Erhard et des groupes de métal alternatif/progressif comme Tesseract, Karnivool etc.

Nell Not That Sleek

Comment est né ce premier album ?

La gestation a été terriblement longue. Entre le moment où j’ai décidé de faire un album et la date de sortie, il s’est bien écoulé 2 ans et demi. J’avais quelques titres en stock et j’ai écris aussi de nouveaux morceaux. J’avais mes parties chant et guitare rythmique, mes textes et je sentais que je tournais un peu en rond. J’ai décidé de chercher un guitariste pour m’aider à arranger les titres et j’ai rencontré Marco grâce à internet. Y’a eu une entente assez évidente et en 2 mois, les guitares étaient bouclées. De là, on a commencé les enregistrements et j’ai pu me mettre aux finissions (percussions, chœurs, etc…).

Quel impact a eu le crowdfunding sur ta jeune carrière ?

Le crowdfunding a eu un rôle très important pour la réalisation de cet album. Pour la simple et bonne raison que, sans lui, je n’aurais pas eu les fonds suffisants pour le sortir. Je pense qu’on est tous un peu dans la même galère (les artistes auto-produit), on trime pour économiser et sortir un album propre de manière professionnelle.
Mes contributeurs, sont mes producteurs. Sans eux, l’album serait resté au stade embryonnaire et pour ça, je leur suis mille fois reconnaissante.

D’où vient le nom de l’album ?

J’ai cherché à globaliser mon ressenti général du moment et l’idée « forte » qui sortait de l’album. « Not That Sleek » ça veut dire, « pas si lisse », « pas si mielleux ». Il faut y voir 2 interprétations.
La première étant que ce n’est pas parce que tu fais de la musique acoustique que c’est forcément « simple » et forcément propre. C’est pas « sleek » parce qu’il y a des imperfections et que c’est ça qui fait la singularité d’un morceau.
La deuxième interprétation c’est que ce n’est pas parce que tu fais de la musique accessible que tu dois forcément faire de la soupe. Aujourd’hui, on est beaucoup dans le superficiel, l’image passe avant la musique et on finit par oublier qu’avant d’être un produit de consommation, la musique est un art. Bref, cet album est « Not That Sleek » parce qu’il est plein de vraies imperfections humaines dans les textes et dans la musique.

Comment as-tu rejoins Dooweet ?

Comme je disais, j’ai beaucoup évolué dans la sphère métal et forcément, qui évolue dans cette sphère connaît Dooweet. J’ai toujours trouvé qu’ils avaient les bonnes idées et la bonne méthode de travail pour promouvoir leurs artistes. J’ai contacté Christophe et après l’écoute de mes démos et quelques échanges, on a décidé de bosser ensemble.

Pourquoi du rock acoustique ? Quelle différence pour toi avec la musique amplifiée ? Qu’est-ce qui t’as amené à ce choix ?

Quand j’ai commencé à faire de la musique, je faisais pas mal de folk. J’ai voulu retourner un peu aux sources, me tester aussi musicalement et avoir la possibilité d’offrir un musique plus accessible, plus intimiste et surtout, plus axée sur le chant.

Quelle est la part d’histoire personnelle dans tes paroles ?

Je suis quelqu’un qui a du mal à écrire sur des choses qui ne me touchent pas personnellement. On dit souvent de ma musique qu’elle est hargneuse, je pense que c’est plus de la contestation que de la hargne. J’ai besoin d’extérioriser ce qui me révolte.
Je pense que c’est ce qui nous pousse à être auteur : mettre des mots sur ce qu’on ressent, réussir à formaliser nos expériences de vie. Ca paraît vachement sérieux comme ça mais après ça ne m’empêche pas de me faire des petits trips et d’écrire un texte sur un zombie…

Quels sont tes rêves et projets ?

C’est pas facile comme question. Je pense que mon rêve ce serait simplement de réussir à vivre de ma musique en la partageant avec un maximum de personne, de parvenir à toucher les gens avec mes créations.

Dans quelle salle aimerais-tu jouer ?

Je n’ai pas d’attente en terme de salle mais plus au niveau du public. Je veux que les gens passent un bon moment avec moi, je veux sentir leur énergie et me laisser porter par elle. Je pense pas que la salle fasse le concert, je pense que c’est l’échange avec le public qui fait tout… que tu joues dans le café-concert du coin ou au Zenith.

Comment appréhendes-tu la scène ? 

J’ai pas franchement de rituel ou quoi… Je peux juste dire que j’ai toujours un trac de fou en montant sur scène et que j’essaie de m’en servir comme d’une force plutôt qu’une faiblesse.

Peux-tu dire un petit mot qui inciterait les gens à venir le 2 juin à la release party ?

Je vais me permettre de citer une phrase lâchée par mon colloc au détour d’une after « Il y a quelque chose de beau et de grand dans sa façon de transformer un lieu en scène intimiste et d’offrir une bonne soirée à tous ceux qui l’écoutent. »

Autant vous dire qu’on a hâte de la retrouver sur scène et qu’on vous recommande d’écouter son premier album. C’est un petit bijou authentique. Nell, l’écouter c’est l’adopter… Alors à vendredi !