[Interview] Mai Lan se dévoile pour Justfocus à Solidays 2017

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C’est lors de ce brûlant samedi de Solidays le 24 juin dernier que nous avons eu la chance de rencontrer Mai Lan. La chanteuse était présente sur le festival solidaire et nous a offert quelques minutes d’interview pour nous parler d’elle et de son dernier EP : Vampire !

Une aura particulière entoure Mai Lan. Cette jeune femme très abordable dégage quelque chose de charismatique, hypnotique et insaisissable. Lorsque l’on discute avec elle, elle se révèle ouverte, souriante et sincère. Rencontre une cette créature nocturne atypique.

Lorsque l’on voit ton parcours, on pensait que tu aurais plutôt fait de la mode. Qu’est-ce qui a fait que ton choix s’est finalement porté vers la musique ?

J’ai monté ma marque de fringue BezemyMailan, mais je préfère la musique. C’est quelque chose qui vient du cœur. Il se passe un truc physique quand tu chantes, qui est inégalable dans le plaisir. Avec la musique tu peux tout allier en fait.
Je faisais parti d’un collectif d’artiste avec qui on a fait plein de choses, j’ai écris des chansons, certaines sont sorties, dont celle de Sheitan. C’est un concours de circonstances guidé par une grande envie, mais je n’ai pas fait de choix vraiment entre la mode et la musique. Je n’imaginais même pas pouvoir être chanteuse techniquement.

Ton dernier EP, Vampire est très différent de ce que tu as fait précédemment. Comment expliques-tu cette évolution ?

Je pense que c’est dans les sons électro que je me sens bien. Comme tous les premiers album, le mien est fait de beaucoup de recherche. Il y a plein d’envie de plein de choses, plein d’essais aussi ; il y a deux trois morceaux qui sont sortis du lots, mais quand tu écoutes les autres tu peux entendre des petites onces électro qui débarquent, des recherches dans le flow, parfois un peu saccadé, rapide… Cet EP, c’est la suite logique finalement ! C’est le moment où tu trouves le chemin ; tu apprends à le faire et quand tu sais le faire, tu peux mieux orienter ton son.

Dans ton dernier EP, en écoutant Vampire notamment, il nous a semblé reconnaître du M.I.A. avec cette façon plus piquante de prononcer tes paroles, la rythmique de ton flow. Qu’en penses-tu ?

J’aime beaucoup M.I.A.. En effet il y a quelques similitudes. Je ne dirais pas que c’est une influences directe ; je l’ai découvert tardivement, j’étais pas ultra fan de ses premiers albums, mais je pense que cette influence vient du rap en fait. C’est des flows un peu chanté… Peut être un petit côté blédard, un peu des îles, un peu chaloupé, nonchalant.

Est-ce qu’on peut dire que ton EP est engagé ?

Pas totalement. Pas comme M.I.A peut l’être en tout cas. C’est plus un partage de vibes, de feeling. Mais après dans Technique, on peut y voir une critique du monde moderne, de consommation ultra rapide, d’Internet… Il y a des messages un peu subtiles, moins agressifs, plus imagés je dirai.

Qu’est-ce qui traîne dans ton MP3 en ce moment ?

Je me fais beaucoup de playlist en fonction du mood, donc ça dépend beaucoup du moment. (hésitation)
Il y a une version piano de l’album Blonde de Franck Ocean qui est assez dingue. Je l’ai trouvé sur Spotify, je ne sais pas de qui c’est, c’est un grand mystère, mais je l’écoute très souvent. C’est vraiment magnifique, on dirait du Joe Hisaishi ou du Sakamoto.

Piano Tribute to Frank Ocean

Petite interview Vampire :

Est-ce que tu te considères comme une créature nocturne ?
Je suis une nocturne diurne… Je peux aussi bien me réveiller hyper tôt que sortir beaucoup, passer des heures en festival électro ou simplement me faire des sessions studio qui n’ont pas de fin. Tu vois quand tu travailles toute seule en studio jusqu’à pas d’heure et que tu es seule avec toi même, t’es pas du tout sollicitée parce que tout le monde dort…. C’est ces deux aspects là que j’aime dans la nuit !

De quoi as-tu soif ?
De plaisir !

Qu’est-ce qui coule le plus dans tes veines, musicalement ?
Des sons qui apportent une positivité ! Quand c’est trop mélo, ça me fout le cafard en fait.

C’est quoi ton crucifix à toi ? Qu’est-ce qui te fait peur ?
J’ai une psychose un peu particulière. C’est quand l’animal se mélange au végétal. Je ne sais même pas si ça existe, mais ça me dégoûte complètement. Je sais pas… des excroissances de peau avec des branchages… rien que d’imaginer ça, ça me stresse !

Que ferais-tu si tu étais immortelle ?
Je m’emmerderais je pense. Je préfère mourir, je serai bien trop triste de perdre tout ceux que j’aime.

Mai Lan

C’est ton 3ème Solidays, comment tu appréhendes la scène ?

Je suis surexcitée, parce qu’il y a une super vibe ici. A chaque fois ça me fait le même effet, il y a vraiment un truc particulier qui se passe dans ce festival : une bienveillance de la part du public et des organisateurs. Tout le monde est hyper content d’être là et ça se sent.
Avant j’avais les pétoches de monter sur scène, mais je sors d’une annnée de tournée avec M83 très formatrice. C’était énormissime et du coup j’ai presque plus peur de rien parce que je le suis confrontée à des configurations impressionnantes. Enfin… je dis ça mais je le pense pas non plus, parce que je peux très bien me retrouver à stresser à la dernière minute. En tout cas, ça m’excite et ça me procure du plaisir. La scène c’est vraiment un très bon moment. En plus j’ai une équipe de ouf ; les musiciens avec qui je bosse sont des barjots, ils sont géniaux. Sur scène il va y avoir une pure ambiance !

On peut s’attendre à un deuxième album bientôt ?

Oui à la rentrée en octobre !

Tu peux nous dire ce qu’il va y avoir dessus ?

Il y aura du chocolat, du nougat et des cerises 😉

Un menu qui promet d’être gourmand donc !

Photos : Antony GOMES

Merci à l’équipe de Arty avec qui nous avons partagé cette interview. Retrouvez leurs articles !