Le chanteur et producteur danois Emil Wilk, sous le pseudonyme de M.I.L.K., vient de sortir son deuxième EP intitulé Maybe I Love Kokomo, un mélange de pop, reggae et funk, prêt pour la chaleur du soleil d’été. JustFocus a eu le plaisir de rencontrer M.I.L.K pour connaître plus profondément son univers musical.
JustFocus : Ton vrai prénom est Emil Wilk, pourquoi adopter M.I.L.K comme ton nom d’artiste ?
M.I.L.K. : J’étais avec un groupe d’amis en train d’écouter ma musique en me posant toujours des questions sur mon nom artistique. Je ne voulais pas quelque chose qui était trop long, trop prétentieux. Alors l’idée de M.I.L.K est venue et immédiatement un lien direct entre ma personnalité et ma musique fut établi. Plus tard, j’ai ajouté les points entre les lettres afin que cela puisse signifier toutes sortes de choses telles que Maybe I Love Kokomo, le nom de mon EP.
JF : Ton dernier EP est un projet complet qui englobe une excellente production, image et musique. Comment tu crées une logique entre tout ses éléments ?
M.I.L.K. : Avant de faire de la musique, je mettais en scène des téléfilms, des documentaires, des clips musicaux… Tout commence par la musique mais d’une certaine manière, ce n’est pas fini avant d’avoir une image, une couleur; c’est là que la musique a un sens, un univers. En fait, quand je suis en studio, je décris parfois pour mon producteur le scénario que je visais. J’essaie de peindre ma propre bande-son et mon producteur la traduit ensuite en musique.
JF : Dans une interview dans le Happy Magazine, tu parles de ton amour fou envers Paris. Par conséquent, parle nous en détail de ce fait et de l’inspiration derrière ton morceau Make My Way To Paris.
M.I.L.K. : L’idée vient des deux dernières années où j’ai passé beaucoup de temps à Paris, une nouvelle ville pour moi. C’est un peu comme un jeu sur ordinateur : vous avez l’impression que vous avez déjà terminé le jeu, autrement dit, dans mon pays d’origine et que vous commencez un nouveau jeu, dans ce cas à Paris. Il existe véritablement la même excitation mais avec un peu de frustration, parce que vous commencez depuis le début. J’habitais au Danemark depuis longtemps où je connaissais beaucoup de gens et les choses devenaient faciles. Ce jeu d’ordinateur était terminé pour moi et je voulais en commencer un autre. Alors quand j’ai commencé à travailler à Paris, je ne connaissais personne, je n’avais que quelques demos.
Make My Way To Paris parle de ce jeu vidéo appelé Paris. J’ai eu l’idée de le faire avec Benjamin Biolay car selon moi il a une voix française très classique ; tout ce qu’il fait et tout ce qu’il touche est français. Ses mélodies, ses harmonies, tout.
JF : Dans la même interview, tu parles du fait que tu voulais que tes morceaux soient faits pour « danser sur la plage » plutôt que « se détendre à la plage ». Alors, quelle sera la prochaine étape pour tes projets à venir ?
M.I.L.K. : Sur cet EP j’ai essayé d’explorer davantage les rythmes et la production qui me fait danser, plutôt que l’ambiance détendue de mon premier EP. J’ai passé beaucoup de temps dans des boîtes de nuits pour découvrir à quel sorte de rythme mon corps réagissait. Alors peut-être que sur mon prochain EP, je pourrais revenir aux sons décontractés de mon premier EP ou je pourrais même faire quelque chose d’encore plus rythmé. Il y a énormément de possibilités.
J’ai des démos qui pointent dans beaucoup de directions différentes. L’une des choses que j’aime beaucoup en ce moment est le bosanova parisien. Il s’agit d’un genre musical qui ne vous fait pas forcément danser mais vous fait balancer ; c’est quelque chose qui donne envie de chanter. Par conséquent, j’essaye de créer des chansons avec des mélodies qui auraient pu être faites dans les années soixante, mais avec une production d’actualité. C’est là où je me situe actuellement, mais peut-être que ça va changer dans une semaine ou deux.
JF : Une des grandes choses à propos de l’EP est le mélange de pop, reggae et funk. Quels artistes avez-vous écouté en grandissant ?
M.I.L.K. : J’ai beaucoup écouté Prince et Michael Jackson. Mon album préféré de tous les temps est Off The Wall de Michael Jackson, pour moi c’est l’album parfait. J’aime aussi Daft Punk et les sons inspirés de la house. Si je pense à la musique que j’écoute aujourd’hui, j’aime bien Agnes Obel, par exemple. En général, tout ce que j’écoute ne ressemble pas au son d’aujourd’hui. Quand j’allume la radio, je sens que tout est pareil. C’est tellement frustrant. C’est dommage, car il y a beaucoup de bonnes chansons qui n’obtiennent pas la bonne production.
JF : Parlons de la musique en général. Si vous pouviez collaborer avec n’importe quel artiste, qui serait-ce et pourquoi ?
Je voudrais travailler avec un groupe de jazz appelé Bad Bad Not Good et l’artiste hip-hop français Orelsan. Je l’adore. J’ai déjà pris contact avec son management. J’aimerais également travailler avec Jungle et Rex Orange County, un groupe de New York. Ils ont une chanson incroyable appelée Loving is Easy.
JF : Quelle est la chanson que vous auriez aimé écrire?
M.I.L.K. : J’aurais bien aimé écrire quelque chose de classique comme Ain’t No Sunshine de Bill Withers ou peut-être Pusherman de Curtis Mayfield.
JF : Des conseils aux musiciens qui veulent avoir une chance dans l’industrie de la musique?
M.I.L.K. : Je dirais travailler aussi dur que Cristiano Ronaldo et d’utiliser votre élégance comme Zinedine Zidan et tout ira bien.
Découvrez le clip de Slow Emotion !
M.I.L.K. sera en concert à Paris le 21 juin au Pop-Up du Label pour une soirée qui s’annonce mémorable.