Méfiez-vous du revers du gorille de Ping Kong

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Vous êtes lassés des longues séries sur plusieurs dizaines de tomes ? Ping Kong, série complète en deux tomes sortis ensemble est alors faite pour vous surtout si vous êtes fan de sport et de gorilles…

Les deux font la pairele double de Ping Kong

Un lecteur occasionnel de manga peut parfois être rebuté par la longueur de nombreuses séries s’étalent sur plusieurs dizaines de tomes. Mangetsu prend le contrepied de cette habitude en proposant une série complète en deux tomes : Ping Kong. Cet art de la surprise se prolonge également par le pitch. Publiée dans le magazine Weekly Shônen Sunday Ping Kong suit les aventures de deux jumelles Kotomi et Takumi passionnées par le tennis de table. Cependant, Takumi n’arrive pas à atteindre le niveau de sa sœur. Désespérée, elle devient un gorille pour profiter de la force et de la souplesse de l’animal.

Le moins que l’on puisse dire c’est que le mangaka Comic Jackson, surnom de Masahiro Nozawa propose un sujet particulièrement original, mais aussi risqué. Comment rendre crédible et passionnant une proposition pareille ? Malgré ce début étrange, les lecteurs de manga de sport ne seront pas si dépaysés. On retrouve certains codes : une entraîneuse atypique, la menace de fermeture du club, le favori en crise, la progression par le respect des règles, l’alternance entre la vie au collège et les entraînements… Le sport n’est cependant qu’un prétexte pour des aventures parfois délirantes comme un voyage en enfer.

Une histoire de sœurs

Ping Kong des matchs impossibles

Derrière le terrain de sport, Ping Kong est avant tout un récit sur la sororité. Tout part d’un conflit entre les sœurs. Kotomi multiplie les victoires sportives et sa jumelle n’arrive même pas à jouer correctement alors qu’elle joue depuis longtemps. Kotomi a honte de l’échec de sa sœur et en s’éloignant, elle brise le lien particulier qui unit les deux jumelles. Cette situation se passe également à l’adolescence et cette période est un moment tendu pour les jumeaux. Ping Kong devient alors une parabole du passage à l’âge adulte dans une relation gémellaire. Comme chaque adolescent, les jumelles et les jumeaux se cherchent et veulent affirmer leur identité individuelle, mais cette quête passe aussi par une séparation avec le frère ou la sœur.

Cette transformation en gorille est aussi un moyen d’affirmer sa différence sans passer par les mots, car Takumi ne peut plus parler. Les jumelles ont longtemps tout fait ensemble, mais Kotomi ressent très mal le fait que sa sœur soit différente, plus faible. Elle se sent responsable de la transformation de sa sœur. Ping Kong devient un éloge de la différence, car tout le monde rejette Takumi ou l’ignore volontairement. Un professeur trouve une solution pour montrer qu’il faut dépasser ses aprioris. Cette différence passe également par le dessin entre les formes tout en rondeurs enfantines de Kotomi et la précision de musculature animalière de Takumi.

Jeux, set et match

Cependant, plutôt que d’axer Ping Kong sur le conflit, le scénariste choisit de montrer la formation d’un improbable duo. A la suite de la transformation de Takumi, Kotomi s’est retirée de la compétition. Elle revient et ce n’est pas évident. Il lui faut d’abord faire accepter ce duo inédit par les autorités sportives. Le lecteur ou la lectrice suit avec passion les différents matchs, mais on rit également lors des échanges. La puissance du gorille est encore plus démesurée avec une petite balle de ping pong heurtant une table. Ping Kong est également une comédie et cela se voit dans les dessins. Les compétitions opposent des êtres réalistes, mais les coups sont des traits dignes du vol d’un avion supersonique. A l’inverse les parties comiques ressemblent à des cartoons par la figuration abstraite.

Par King Pong, Mangetsu nous offre une histoire aussi drôle qu’émouvante. Chaque chapitre forme une nouvelle thématique. Dans le premier volume, on est ému par les difficultés de la nouvelle vie de Takumi et la culpabilité de Kotomi. Dans le second tome, le duo affronte des femmes mutantes un homme masqué un yakuza. Cela donne des sketchs et des dialogues totalement absurdes.

Vous pouvez également retrouver des chroniques surLe mandala de feu, un récit complet en un tome et les chefs-d’œuvre de Junji Ito également chez Mangetsu.