Exposition Mexique 1900-1950 au Grand Palais – Un art révolutionnaire

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Le Grand Palais ouvre ses portes cet automne à l’art du Mexique de 1900 à 1950 et c’est un très beau voyage qui vous attend. Si vous pensiez que cet art n’était que révolutionnaire attendez vous à être surpris !

L’art du Mexique du début du XXème siècle est surtout connu à travers le travail des muralistes tels que l’incontournable Diego Rivera ou la peinture de la célébrissime Frida Kahlo. Aussi, même si le titre de l’exposition inclus leurs noms dans le sous titre de sa thématique, ne vous y fiez pas. Elle est beaucoup plus riche et coloré qu’elle n’y paraît.

La révolution : avant 

Il est évident que la révolution est un des événements majeur qui a profondément marqué l’histoire du Mexique, mais aussi impacté sa culture, en particulier l’art mexicain.

Avant la révolution, celui-ci est très inspiré par les grands mouvements européens et on découvre d’ailleurs que quelques peintres ont eu l’occasion de fréquenter l’Europe, notamment Paris et de produire quelques toiles représentant la capitale. Si la technique est donc très proche de ce que nous connaissons de l’histoire de l’art européenne (impressionnisme, réalisme, symbolisme), les sujets s’en éloignent, laissant entrer sur les toiles les préoccupations des artistes mexicain, bien différentes de leurs contemporains d’outre Atlantique : la volonté de mettre en avant une histoire et un peuple.

La révolution : pendant – après

Ce sont les bouleversement de l’histoire, la première guerre mondiale, puis la révolution mexicaine, qui va les amener à prendre une direction totalement différente, mettant pour la plus part d’entre eux leur art au service d’une cause, d’une idée, d’une vision. La révolution donna notamment naissance à cette faction mexicaine des muralistes, particularité du pays et moyen de propagande qui fit plus tard des émules jusqu’au Etats Unis.

Mais d’autres peintres voulurent aussi évoqué les événements et les idées à leurs façons. Aussi dans la partie de l’exposition traitant de la révolution, on retrouve aussi des sujets plus populaires, ayant pour but de révéler et de magnifier le peuple : lutte des classes et utopie sociale, femme fortes et culture mexicaine.

Mais en marge de cette institution, un certain nombre d’artistes ont su se distinguer, soit par des sujets différents, moins politisés, plus colorés, poétique, surréaliste parfois, reprenant ainsi les nouvelles tendances européennes, mais en se les réappropriant avec leur culture.

L’art mexicain, une mouvance à part

Moins connu du grand public, le Mexique donna naissance à des courants artistiques bien différents de ceux qui exposèrent en Europe, bien qu’inspirés par eux. Ainsi le stidentisme qui mettait en avant la ville et l’industrie, le groupe !30-30! ou l’Atelier de Graphisme populaire, qui donnèrent leur lettre de noblesse à la gravure et à différent moyen de reproduction.

Par ailleurs de nombreuses femmes participèrent activement à l’essor de l’art mexicain. Que ce soit en tant que mécène ou qu’artistes, elles furent une dynamique importante pour l’art et créèrent un « protoféminisme« , une page d’expression exceptionnelle et formidable pour l’époque.

Un rapport privilégié avec les Etats Unis

Les voisins nord américains eurent très rapidement un goût et un intérêt prononcé pour les muralistes, mais aussi l’art mexicain en général. Ainsi, de nombreux collectionneurs, commissaires, politiques, mécènes accordèrent un regard particulier à ces artistes, leur accordant un succès et une renommée internationale pour certains.

Mais cet échange ne se fit pas que dans un sens, et le Mexique accueillit lui aussi bon nombre artistes américains, mais aussi européens, qui y trouvèrent refuge. La confrontation provoqua l’émergence d’un art dit « hybride », à la croisée de tous ces mouvements et inspiration. 

Ce qui est marquant dans cette exposition, c’est finalement la richesse esthétique et picturale qu’offre le Mexique dans la période 1900 -1950. On pourra prendre conscience alors de la diversité et de l’incroyable talent et sensibilité de ses artistes.

Vous pouvez admirés les quelques 203 pièces exposées au Grand Palais jusqu’au 23 février 2017. N’attendez pas !