Vingt années ont passé depuis Independance Day. Film culte dans la culture populaire, son réalisateur, Roland Emmerich, a décidé de réaliser une suite. Ne tournons pas autour du pot, ce long métrage est un désastre. Porté par Liam Hemsworth, Independance Day : Resurgence n’aurait sans doute jamais dû voir le jour.
Un mauvais remake déguisé :
Independance Day 2 reprend exactement le même arc narratif que son grand frère. Les extraterrestres débarquent sur Terre et les Etats Unis doivent s’unir pour arrêter cette menace galactique. On reprend les mêmes et on recommence, en plus gros. Malheureusement là où à l’époque Will Smith apportait une énorme touche d’humour par son auto dérision et sa grande gueule, dans cette macabre suite aucun personnage n’a la carrure suffisante pour emporter le spectateur. Liam Hemsworth est encore plus insipide que son grand frère alias Thor, et son personnage n’est qu’un ramassis de clichés nauséabonds. Très mal introduit, il s’agit d’un énième héros iconique, pseudo badass, tête brûlée à la belle morale, à même de sauver le monde entre deux sourires de beau gosse. Caricaturaux, les protagonistes n’ont pas d’épaisseur ni d’âme, et si ce n’est le retour de Jeff Goldblum, toujours très convaincant, cette suite n’offre aucun personnage véritablement intéressant. La bêtise de leurs dialogues n’égale que la vacuité du scénario. Rien ne surprend, l’enchaînement des rebondissements intervient inéluctablement là où le cahier des charges l’a décidé. Jusqu’à son final hasardeux, Independance Day 2 amoncelle les mauvaises décisions du genre. Un blockbuster de plus à classer dans la liste des films inutiles, simple suite nanardesque, outils des studios pour appuyer un peu plus la main mise qu’ils ont sur les réalisateurs et leurs œuvres artistiques.
Independance Day : Resurgence, ces suites qui n’auraient jamais dû voir le jour :
Véritable mode, chaque studio offre une suite, un remake, voire même un univers étendu complet à leurs œuvres. Ça se traduit par un Jurassic World chez Universal, alors que Disney opte pour les univers étendus pour Marvel et Star Wars, d’où une ribambelle de films à la clé, qui seront pour la plupart tout au plus divertissants, sans réelle grande envergure. Aujourd’hui les producteurs cherchent à ramener son public à des valeurs sures, dans des mondes connus et déjà appréciés, et aboutir à des Point Break : extrême limite, Terminator Genisys et donc Independance Day 2. Une volonté certaine d’étirer des franchises qui auraient totalement pu rester des œuvres uniques. Parfois cela fonctionne, Mad Max : Fury Road en est l’exemple parfait, un réalisateur consciencieux qui reprend les reines de son bébé. George Miller a rendu une grandeur perdue avec le Dôme de Tonnerre à son personnage et est parvenu à conserver l’âme originelle d’une œuvre indépendante. Pour autant Roland Emmerich ne semble pas avoir le même respect pour ses œuvres et est visiblement prêt à vendre sa conscience artistique pour réaliser le blockbuster le plus bancal depuis le dernier Les 4 Fantastiques. Un Independance Day 2 qui souffre d’ailleurs des mêmes travers que le film de Josh Trank : un montage expéditif, des protagonistes vides, une menace peu crédible et des rebondissements terriblement attendus. Pourtant les mauvaises suites ne datent pas d’aujourd’hui, Hitchcock a vu son chef d’œuvre Psychose être repris à trois reprises pas son acteur principal Anthony Perkins. Mais à l’heure où le cinéma est devenu une véritable industrie les suites se multiplient, et nos chers studios commencent à jouer avec notre enfance en reprenant des œuvres qui méritent de reposer en paix.
Independance Day : Resurgence est un film indigeste, terriblement commun, qu’il vaut mieux boycotter pour préserver l’image relativement positive que l’on a de Independance Day et pour contrer, à une échelle réduite, les abus cinématographiques des studios hollywoodiens.