Jim Carrey : trilogie d’un acteur pas comme les autres

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Aujourd’hui, notre partenaire vous propose un petit arrêt sur la carrière de l’acteur Jim Carrey. Un tour d’horizon complet avec comme tournants majeurs, 3 films que l’on vous recommande si vous ne les avez pas vus. La réponse expliquée se trouve dans cette nouvelle vidéo youtube de Arrête ton cinéma.

 

 

Jim Carrey, véritable star comique, clown aux multiples visages. De ses humbles débuts à la célébrité qu’il connaît aujourd’hui, voici un petit résumé de son histoire et des trois films qui ont fait grandir la carrière de ce comédien unique…

 

Jim Carrey : un contexte familiale clivant

Le plaisir commença le 17 Janvier 1962 à Ontario au Canada. Jim Carrey grandi dans une mentalité de rires et de plaisir aux côtés de ses parents : Percy Carrey (musicien et comptable) et Kathleen Carrey (femme de ménage) . Ces derniers souffraient d’une santé fragile et le jeune Jim faisait déjà le clown afin d’apporter le sourire à leurs visages.

Le rire pris un gros coup quand Percy perdit son emploi de comptable à 52 ans. Cet épisode plonge la famille dans des problèmes financiers désastreux. Ainsi, Percy Carrey dû abandonner ses rêves musicaux afin de garantir le minium vital à sa famille. Une chose entraînant une autre, la famille Carrey perdit sa maison quand Jim n’avait que 8 ans. Une des plus sombres périodes de l’acteur.

Les parents de Jim prirent des emplois en tant que gardiens et agents d’entretien d’usine en échange d’un hébergement. Jim devait lutter avec le travail familial et le devoir scolaire. Inévitablement, ses résultats chutèrent et il décida d’arreter l’école.

 

Le rêve américain passe par quelques cauchemars 

Finalement, à cause d’une charge de travail beaucoup trop intense et fatigante, la famille quitta l’usine pour déménager dans un camping-car VW. Malgré l’espace restreint, la famille pu se retrouver, motivant ainsi Percy à commencer à explorer les talents comiques de son fils.
À 15 ans, Jim Carrey apparu au Yuk Yuk Comedy Club de Toronto dans un costume jaune vif, fait par sa mère Kathleen. Petit à petit, avec de la persévérance, il alla de plus en plus régulièrement sur le circuit des clubs de Toronto, soutenant ainsi financièrement aussi la famille.
Avec son jeune âge et la routine qui commençait à faire son effet, ajoutant à cela les impressions et les encouragements positifs réguliers qu’il recevait, notre clown préféré prit la décision courageuse de déménager à Los Angeles en 1979 avec 1000 dollars en poche. Il se trouva très vite repéré par Rodney Dangerfield, un acteur reconnu pour ses one man show. Il le fit jouer pour Le Comedy Store dans des stand up à Vegas.

anciens films jim carrey

Malgré quelques apparitions dans des films à petits budgets tels que All in Good Taste, Rubberface,  The sex and violence family hour ou Copper Mountain, Jim sentait que les choses ne bougeaient pas aussi vite qu’il espérait. Puis vint la série « The Duck Factory » en 1984. Encore une fois, la série rencontra peu de succès et fut arrêtée après 13 épisodes.

Ne croulant pas sous les propositions, il décida d’exploiter encore une fois les planches. Ses finances tombèrent à nouveau dans le dure, une période encore une fois difficile pour Jim Carrey.

 

Jim Carrey, la révélation d’un acteur à part… 

in living color jim carreyEn 1986, sa vie privée va définitivement évoluer lorsqu’il rencontre la comédienne Melissa Womer, alorsserveuse au Comedy Store. Il en tomba amoureux et l’épousa un an plus tard, peu de temps après la naissance de leur fille Jane.

Avec plus de bouches à nourrir, Jim va mettre les bouchées doubles. Il accepte plusieurs petits et seconds rôles sur des longs métrages : Cash Cash, Once Bitten, Peggy Sue s’est mariée, Pink Cadillac, La dernière cible et Mike Hammer: Murder Takes All. Puis vint le film Objectif terrienne. En dépit d’être un film moisi, Jim fait forte impression à Damon Wayans, autre acteur du film. Celui-ci le le recommande à son frère, Keenen Ivory Wayans, créateur et producteur pour un nouveau show télévisé appelé In Living Color. Sa participation pour le show va l’élever petit à petit au rang de star comique du petit écran.

Mis à part un petit aparté dans le téléfilm Doing Time On Maple Drive, Jim restera fidèle au show jusqu’en 1994 et s’affûtera à créer des personnages tels que Marshall Bill et Vera de Milo, parmi bien d’autres. Il a ensuite été en mesure de pousser les attentes du public en sa faveur pour son premier blockbuster : Ace Ventura

 

 

1) ACE VENTURA

Ace Ventura est un détective pour animaux, décontracté et loufoque. Le voici en mission quand le dauphin, Flocon de neige, la mascotte de l’équipe de football américain de Miami, manque à l’appel…

ace ventura jim carreyDans le film, on peut très nettement ressentir l’inspiration et l’esprit du show In Living Color.

En effet, Ace Ventura propose à Jim Carrey un rôle à sa mesure. C’est simple, on dirait que le réalisateur Tom Shadyak a laissé l’entière liberté à ce dernier. A partir de là, Carrey a su créer un personnage arrogant et excentrique mais étonnamment sympathique. Il peut ainsi dévoiler tout son talent comique, que cela soit au niveau corporel, dans ses mimiques ou encore d’un point de vue « vocal ». Pourtant, le film ne propose pas une écriture poussée. L’intrigue est mince, et ce n’est pas non plus du Veber dans ses textes. Pourtant, grâce au personnage qu’il réussit à incarner et la façon dont il s’accapare de certains dialogues, le film se montre démesurément drôle à chaque apparition de Jim. De plus, il se permet même de voler la vedette à ses collègues, que cela soit Courtney Cox, ou encore, Sean Young…

Le rire dépend surtout du public. Le film peut paraître désagréable pour certains tant l’humour peut fatiguer et décrocher le spectateur. Certaines blagues ne sont pas toujours du meilleur goût et les pitreries de Ace Ventura peuvent plus agacer que divertir… Mais ce serait être de bien mauvaise fois que de ne pas reconnaître le style si particulier qui a fait naître le genre de comédie « Jim Carrey ». A tel point que quand on discute avec un ami ou un proche du sujet, il y a les comédies avec Jim Carrey et les comédie sans Jim Carrey. Le nom de l’acteur en est presque devenu un genre à part entière.

Jim Carrey a su montrer aux spectateurs le talent qu’il possède à créer des personnages hauts en couleurs, burlesques et parfaitement adaptés à ses nombreux talents comiques. Ace Ventura: Detective animalier, financé pour seulement 15 millions de dollars remportera 72 millions de dollars aux USA pour un total dans le monde de 107 millions et ainsi pousser Jim Carrey au sommet de son art.

 

 

2) THE MASK

film the mask jim carreyStanley Ipkiss est un modeste employé de banque. Un soir, il trouve un masque ancien aux pouvoirs surnaturels en exagérant la personnalité de son possesseur. Il reste néanmoins partagé entre devenir cette créature verte sûre d’elle et aux pouvoir démesurés ou rester le timide Stanley Ipkiss, en quête de séduire la magnifique chanteuse de cabaret Tina Carlyle.

Une fois n’est pas coutume, le succès du film dépend entièrement de Carrey. Notamment la manière de vendre sa folie frénétique, en jouant avec deux protagonistes totalement opposés, mais qui se complètent : Stanley Ipkiss et le Mask.

Pour que cela soit crédible, l’écriture du personnage du Mask est particulièrement soignée et se veut comme un reflet de celui de Stanley Ipkiss, personnage timide, en retrait, montrant aucun signe d’autorité. En effet, quand ce dernier porte le mask, le personnage reste toujours dans le capital sympathique. Il surf cependant dangereusement sur le côté dominateur et sombre de la personne qu’il possède, les pulsions qui vont avec. Mais concernant notre ami Ipkiss, la personnalité reste bon enfant. On est dans un esprit sain avec une âme d’enfant aussi créative qu’inventive…

L’incroyable travail sur les effets spéciaux et le magnifique maquillage fonctionnent toujours aujourd’hui car ils sont utilisés de manière rationnelle et minutieuse. Les nombreux hommages au 7ème art sont nombreux. Du cinéma muet, aux films de gangsters et bien évidemment les dessins animés de Tex Avery, le film est un savoureux pastiche de genre. Subtile, drôle et au rythme survolté.

Évidemment, pour satisfaire et élargir son public, de nombreux aspects du film différent de la bande dessinée originale qui se montrait quand à elle beaucoup plus sombre et violente. Mais voilà l’exemple même d’une bonne adaptation. Les changements apportés ont su élargir la vision du matériel original tout en respectant l’essence de l’œuvre, offrant à l’écran un excellent résultat. On laisse le spectateur se rappeler uniquement de la performance de Carrey (et de la charmante entrée de Cameron Diaz).

The Mask est l’occasion pour Jim Carrey de parfaire un de ces nombreux atouts, utiliser des rôles de créatures comme véhicule humoristique. Cela permet non seulement de justifier ses pitreries et de gesticuler son corps en exploitant sa souplesse hors du commun de manière encore plus over-the-top que dans ses personnages « humains ». Cela ouvrira la voie à des compositions encore plus singulières comme The Grinch ou les Désastreuses aventures des orphelins Beaudelaire.

 

 

3) THE TRUMAN SHOW

the truman show jim carreyTruman Burbank mène une vie calme et heureuse. Il habite dans un petit pavillon près de la radieuse station balnéaire de Seahaven. Il part tous les matins à son bureau d’agent d’assurances dont il ressort huit heures plus tard pour regagner son foyer, savourer le confort de son habitat modèle, la bonne humeur inaltérable et le sourire mécanique de sa femme, Meryl. Mais parfois, Truman étouffe sous tant de bonheur et la nuit l’angoisse, le submerge. Truman a envie de voyager à l’étranger, de découvrir de nouvelles choses, et surtout de retrouver une femme, Sylvia, dont le regard l’a envoûté dans sa jeunesse. Mais ses envies ne vont pas passer inaperçues et Truman va se sentir de plus en plus observé par son entourage…

Ce n’est pas si facile d’être Jim Carrey, surtout quand on a enchaîné succès après succès dans un registre uniquement burlesque. Très peu de place à d’autres genres, peur de n’être pas pris au sérieux. L’expérience du film Disjoncté en 1996, soit 2 ans avant The Truman Show, en fut un parfait exemple. Pour la première fois depuis sa grande popularité, bien que toujours axé sur l’humour, en l’occurrence de l’humour noir, on retrouve Jim Carrey dans un premier rôle nettement plus sombre qu’à l’accoutumée. C’est certainement ce côté obscure qui n’a pas plu au public, probablement pas encore prêt à accepter Jim Carrey dans un autre registre. C’est d’autant plus dommage car le film critique une société encore plus actuelle qu’aujourd’hui, et qui figure selon moi, encore comme un des meilleures Jim Carrey. J’ai tellement de chose à dire sur le film que je pourrai lui faire une chronique à lui tout seul.

Dans The Truman Show, le script est aux petits oignons et se montre encore plus d’actualité aujourd’hui avec comme sujet ce voyeurisme télévisuel. Le désir ultime d’observer la vie de quelqu’un, depuis sa naissance et bien évidemment, sans son consentement. L’histoire de la vie d’un mec banal mais qui alimente les miroirs de notre vie à chacun.
Il y a aussi la question de l’éthique. Avons-nous le droit de regarder la vie de quelqu’un sans son accord ? Le film pousse le vice tellement loin que l’on peut se demander si personnellement, on ne vit pas quelque chose de similaire.

Mais le film parle aussi de liberté et de choix personnel, de quelle manière nous voulons être libre quand une société nous façonne à son image et se permet d’anéantir les rêves et les désirs d’autrui. Un chemin spirituel à parcourir pour nous faire remarquer le genre de vie souvent ordinaire et ennuyeuse que l’on vit, comme des troupeaux de moutons, pour une sécurité promise, pour la société.

Mais le monde n’est peut-être pas celui que l’on pense connaître. Peut-être que nous devrions découvrir un autre style de vie, une autre réalité, en faisant appel à notre curiosité, un sens souvent réduit à son utilisation primaire et vulgaire. Et enfin, se battre pour nos désirs et nos rêves, sans laisser les gens anéantir ces derniers en nous tirant en arrière. Bref, The Truman Show parle de tout cela en 1h50. Une quête à la recherche de la vérité de soi.

Bien entendu, avec ce genre d’écriture, Jim Carrey nous livre une merveilleuse prestation et va profiter d’élargir son registre de jeu pour révolutionner son statut de comique de service. Il prouve qu’il a autant le don de nous émouvoir que de nous faire rire. Ainsi, il incarne à la perfection le portrait d’un homme timide à la recherche de son identité d’une manière sensible et touchante. Pour ce rôle, Jim recevra enfin un Golden Globe comme meilleur acteur et enfin de contraindre, même ses plus grands détracteurs, d’admettre qu’il est bel et bien un comédien hors paire.

 

CONCLUSION
Jim Carrey, c’est une « gueule » du cinéma contemporain. Élastique à souhaits et capable de faire hurler de rire une génération toute entière sans dire un mot.

Capable d’accomplir des prestations dignes d’intérêt dans des contrastes de films tellement différents et nuancés. Des rôles et des personnages aussi originaux que marquants, en passant par le burlesque, l’incarnation de créatures, le thriller et le drame.
Il aura su générer autant de rires que de larmes. Un talent indéniable, un acteur unique.