Palm Springs est le premier long-métrage de Max Barbakow. Porté par Andy Samberg, Cristin Milioti et J.K. Simmons, le film reprend le concept de Un jour sans fin pour se l’accaparer et le dériver. L’insouciant Nyles se retrouve dans une boucle temporelle où il revit toujours la même journée. Celle d’un mariage à Palm Springs. Il rencontre alors la sœur de la mariée : Sarah, qui va le rejoindre dans cet enfer éveillé.
Palm Springs : une relecture intelligente du concept de boucle
Contrairement à Un jour sans fin, Palm Springs débute différemment. Alors que le personnage de Bill Murray devait comprendre ce qui lui arrivait, laissant plusieurs minutes aux spectateurs pour appréhender le concept, ici, le long-métrage débute dans le vif du sujet. Le protagoniste, incarné avec beaucoup de conviction par Andy Samberg, est bloqué dans sa boucle depuis un certain temps déjà. Ainsi, notre héros sait déjà comment fonctionne cette réalité alternative, et n’en a déjà plus grand chose à faire. Palm Springs débute ainsi dans un univers où le héros maîtrise tout, où il sait déjà tout ce qu’il va se passer dans les moindres détails. Une manière différente d’introduire le sujet par rapport à l’énorme classique d’Harold Ramis.
Palm Springs est en tout cas une réussite indéniable. Une comédie douce-amère parfaitement maîtrisée, qui connaît les codes du genre sur le bout des doigts. Max Barbakow n’a rien à envier à la référence portée par Bill Murray. Le cinéaste sait parfaitement ce qu’il veut raconter et il le fait avec un certain maestro.
Des thématiques variées et touchantes
Mais plus que son concept parfaitement exploité, ce qui séduit dans Palm Springs, ce sont ses ressorts émotionnels. Max Barbakow parvient totalement à imposer des ressorts dramatiques touchants, une vision du monde personnel, et une appréciation intelligente des sentiments humains. Palm Springs fait l’apologie de l’amour, de la fête, de l’amusement, de la joie, comme si rien d’autre n’avait d’importance. Que rien n’est grave, à part d’aimer et de jouer comme des enfants. Deux denrées rares qu’il faut préserver envers et contre tout. C’est également un regard intelligent sur le temps, sur le vieillissement, sur la peur d’évoluer, de grandir, de devenir adulte. À travers le personnage de Andy Samberg, le réalisateur dresse le portrait d’une jeunesse qui refuse d’évoluer, de changer, de se responsabiliser. D’une jeunesse qui a peur de devenir morne et triste, préférant rester dans l’innocence de l’enfance.
Palm Springs porte également un regard pessimiste sur la vie. Le film dresse le portrait d’une société morne, incompétente, qui s’embourbe dans une bien-pensance fatigante, dans des sentiments illusoires. Max Barbakow rappelle à quel point l’être humain peut être pervers, dégradant et surtout terriblement triste et seul. Le réalisateur offre un regard morose sur la vie d’adulte, presque nihiliste, sur ce qui nous attend après les années de jeunesse et de bonheur. Il dresse le portrait d’une génération perdue, bloquée dans une boucle temporelle sans fin, préférant se torcher la gueule que d’affronter la réalité pesante et barbante d’une société qui, paradoxalement, s’isole de plus en plus. Avec finalement comme seul remède : l’amour vrai !
Palm Springs est un petit bonbon savoureux qui s’approprie le concept de Un jour sans fin. Une romance douce amère touchante, sur les sentiments et le sens de la vie. C’est aussi une ode au laisser aller, à l’amusement, et que finalement : rien n’a de conséquences. Le film est disponible sur Amazon Prime Video depuis le 12 février 2021.