Les Nouveaux Mutants, le film Marvel maudit est enfin sorti sur les écrans. Après de nombreux reports, le métrage a enfin trouvé le chemin des salles obscures. Réalisée par Josh Boone, l’œuvre réunit un jeune casting notamment composé de Maisie Williams, Anya Taylor-Joy, Charlie Heaton, Henry Zaga et Blu Hunt.
Réalisé par Josh Boone, New Mutants a un statut particulier par rapport aux autres films de la franchise. Il s’agit du tout dernier film Marvel estampillé 20th Century Fox. En effet, vous n’êtes pas sans savoir que le studio a été racheté par Disney il y a quelques temps. Ainsi, les personnages issus de l’univers X-Men appartiennent dorénavant au studio aux grandes oreilles. Les Nouveaux Mutants est le tout dernier film X-Men sous la forme que l’on connaît. C’est le tout dernier film de la franchise initiée en 2000 par le premier X-Men. C’est donc une page qui se tourne avec ce film. Une aventure longue de vingt ans qui se conclut avec l’œuvre de Josh Boone.
Les Nouveaux Mutants : le film maudit
New Mutants a rencontré de nombreux problèmes pendant sa production. Initialement, le film devait sortir en 2018. Mais la 20th Century Fox a renvoyé le film en tournage car il était considéré comme trop flippant pour un large public. Ainsi, Josh Boone est retourné en production. Puis, après rectifications, le film était par la suite considéré comme trop sage. Donc, la Fox l’a une nouvelle fois renvoyé en tournage.
Par la suite, la production a dû faire face au rachat de la Fox par Disney, ce qui a perturbé le bon déroulement de la fabrication du film. Et alors que le métrage allait enfin sortir en salles, il a été confronté au Covid-19 et à la fermeture des cinémas. En tout, le long-métrage a été repoussé cinq fois, et pendant un moment, sa sortie en salles était même compromise. Mais la Fox s’est battue pour que Les Nouveaux Mutants soit diffusé au cinéma.
Mais cette production chaotique se ressent largement à l’écran. Parce que le défaut principal du film, c’est clairement son montage charcuté. C’est maintenant assez évident que le film a subi un montage aléatoire, drastique et assez dégradant. Sur un format de 1h30, le découpage est évidemment très précipité. C’est ainsi logique de voir certains passages charcutés, réduits, voir même complètement supprimés. En ressort alors un film qui ne prend pas assez son temps, et n’a pas une coupe suffisamment claire pour donner l’épaisseur nécessaire à une histoire pleine de potentiel. Il se dégage ainsi de l’œuvre une désagréable sensation de précipitation et de superficialité.
Un dernier film trop brouillon
Le rendu est ainsi assez brouillon. À cause de ce montage modifié par les innombrables problèmes de production, il ressort de Les Nouveaux Mutants une désagréable impression d’être devant le brouillon d’un film bien meilleur. Tout n’est qu’à peine effleuré. Et le plein potentiel de l’œuvre n’est jamais atteint. Josh Boone ne semble pas avoir totalement terminé son film. À cause de ce montage parfois assez aléatoire, il émane de gros défauts de rythme. Le dosage est très mal réglé. Sur 1h30, Josh Boone passe les 45 premières minutes de son histoire à offrir une exposition lente et assez ennuyeuse, où l’univers des X-Men demeure à peine suggéré. Une première partie terriblement académique ou l’ennui pointe rapidement le bout de son nez. Et cette première partie qui prend (trop) le temps d’introduire les enjeux, le décor et les personnages, crée un véritable fossé par rapport à la seconde partie.
Une conclusion où les choses s’accélèrent alors trop vite. Un décalage qui entraîne une rupture de ton perturbante entre deux parties diamétralement opposées. Comme si il y avait deux épisodes de série à la suite. D’un seul coup, Josh Boone met en scène de l’action. Mais à cause de la dissonance avec la première partie, tout paraît précipité, tout paraît trop effleuré, trop rapidement abordé. Et avant que le spectateur ne comprenne qu’il est dans le climax final, ce dernier est déjà terminé. Les Nouveaux Mutants propose ainsi une conclusion bâclée et trop rapidement expédiée.
Une certaine idée de la déception…
Et ce montage assez aléatoire entraîne également d’autres problèmes. Les personnages, même s’ils restes assez intéressants, ne sont pas totalement mis en valeur. Leurs traumatismes ne sont pas complètement utilisés, et demeurent simplement des éléments scénaristiques plutôt que de véritables enjeux dramatiques. Heureusement, le casting parvient à apporter le minimum de profondeur nécessaire pour croire aux tribulations de ces protagonistes. Mais le montage crée surtout un problème de mise en scène. Dès que le rythme s’accélère tout est extrêmement précipité.
Les Nouveaux Mutants manque cruellement de souffle héroïque. Les séquences d’action sont assez plates et sans grand intérêt. La faute à un gros manque de mise en scène et de vision artistique. Le tout est filmé avec énormément de flemmardise, sans véritable âme ou apport visuel. C’est esthétiquement très pauvre, voir même parfois assez laid, et certains effets spéciaux sont très limites. C’est même assez illisible, la faute souvent à un étalonnage trop sombre et à un manque de fluidité dans les chorégraphies et les images de synthèse.
Enfin, l’approche horrifique tant promise est à peine survolée. Le problème vient notamment du classement PG-13 aux USA. La Fox a préféré revoir ses ambitions à la baisse et se contenter d’un film interdit au moins de 13 ans plutôt que de tenter la classification R. Une interdiction qui aurait pourtant parfaitement convenue à Les Nouveaux Mutants. A part quelques éléments visuels un peu inquiétants, jamais le film ne tombe dans l’approche horrifique tant attendue. Ainsi, Les Nouveaux Mutants est donc un film qui n’est pas terminé. Il n’est que l’ombre de ce qu’il aurait dû être. Une esquisse assez grossière, qui ne vient pas rendre hommage à la franchise X-Men. Dur de terminer une aventure sur ça…
Les Nouveaux Mutants est donc dans le bas du panier de la franchise X-Men. La faute à un montage trop précipité, à un manque cruel de souffle héroïque, à un manque d’action et à une ambiance horrifique à peine survolée. Dommage, il y avait un énorme potentiel avec cette oeuvre.