Critique de « Ant-Man » de Peyton Reed : le plus petit héros Marvel

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En 2015, Marvel lance un nouveau personnage : Ant-Man. A la base, Edgard Wright devait réaliser ce premier opus mais à cause de différences artistiques, le réalisateur de la trilogie Cornetto et du récent Baby Driver claque la porte, remplacé par Peyton Reed (Yes Man, La Rupture). Devant la caméra, Paul Rudd est Ant-Man, Evangeline Lilly sera la future guêpe, Michael Douglas, le grand génie scientifique et Hank Pym, le Ant-Man originel. A l’occasion de la sortie de Ant-Man et la Guêpe, retour sur le premier opus. 

Le premier Marvel de retour à échelle humaine

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Après les mastodontes comme les Avengers mais aussi les sagas Thor, Captain America, Les Gardiens de la Galaxie et Iron Man, Marvel Studio lance Ant-Man. Un personnage plus intimiste et beaucoup plus à échelle humaine. Tandis que les Avengers affrontent des menaces cosmiques, que Les Gardiens de la Galaxie visite les tréfonds de l’univers, il y a Ant-Man, un héros beaucoup plus terre à terre. Avec un budget moindre et une approche exclusivement comique, le message de Marvel est clair : venez voir Ant-Man, notre personnage à échelle humaine, votre pote qui vous fera rire. Paul Rudd se lâche totalement dans son personnage de papa poule au passé trouble. Peyton Rudd veut faire de son personnage un looser magnifique, un galérien talentueux, un homme bon qui n’a pas de chance. Et la recette fonctionne à merveille. Sympathique et divertissant, Ant-Man est sans doute le Marvel avec le moins d’ambition. La promesse est simple et tenue : un divertissement décontracté. Bientôt, Marvel retentera l’expérience avec Spider-Man : Homecoming qui choisit la même approche que son aîné. Drôle et rythmé, Ant-Man est à prendre au second degré, comme il vient, un film humble qui propose 2h de divertissement. On pourrait presque le comparer à Deadpool. Beaucoup moins trash que le mercenaire fou, Ant-Man garde pourtant quelques similitudes : des vannes à gogo, des situations impossibles, une malchance risible et un personnage bavard. Et en attendant le rachat de la Fox par Disney et ainsi l’obtention de Deadpool, Ant-Man sert de bon compromis.

Une histoire pour autant classique

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C’est cette simplicité qui pose également la limite de Ant-Man. A vouloir faire trop simple, Peyton Reed tombe aussi dans le classique tout-venant hollywoodien. D’abord à cause d’un antagoniste paresseux. Le Yellowjacket, nemesis ultra conventionnel, est d’un ennui mortel. Interprété par un Corey Stoll peu convaincant, ce grand méchant manque de panache et d’originalité. Mégalomane prétentieux, ce méchant est un copier-coller de Obadiah Stane, le grand méchant de Iron Man interprété par Jeff Bridges. Lui aussi mégalomane, il était également l’ancien associé de Tony Stark avant de le trahir pour son ambition personnelle. On soulignera encore un des grands défauts de Marvel Studio : ses antagonistes interchangeables et identiques. Dommage. Vient ensuite la classique rédemption du héros après la traditionnelle chute. Ce Ant-Man est une histoire originelle, il y a donc les habituels cours pour apprendre à contrôler ses pouvoirs mais Peyton Reed ne s’étend pas plus que de raison sur ce passage et le met en scène de manière très ludique. Enfin, on soulignera l’apparition plaisante d’un Avengers pour la connexion. Bref ce Ant-Man est un divertissement sympathique à défaut de prendre de grands risques.

Le film de Reed a le mérite d’être un blockbuster humble, présentant des personnages à échelle humaine, ne misant pas sur une déferlante d’action et d’explosion. Le personnage de Ant-man est attachant et proche du spectateur, au contraire d’un ennemi qui fait pâle figure, une vieille caricature de méchant. Les combats restent sympathiques grâce à un subtil jeu d’échelle et de taille, jouant avec humour et intelligence sur les différences de taille entre un Ant-man en taille fourmi et son environnement, un peu parfois à la manière de La Nuit au Musée et ses miniatures. Mais ce qui fait la vraie réussite de Ant-man est l’humour omniprésent, relativement lourd, mais toujours très efficace.