Dans ce dernier tome de Skyward, on assiste à la fin de la quête de Willa. Depuis le premier volume, cette jeune femme veut que le monde retombe sur ses pieds. Surpris ? Attendez de lire notre chronique pour comprendre
Un monde sens dessus dessous
Depuis le Jour G, le monde a perdu la gravité. Rien de psychologique ou de politique mais juste de la physique. La gravité a disparu et les êtres flottent désormais au lieu de marcher. On peut se déplacer plus vite par des bonds géants. Ce changement a bouleversé la vie quotidienne de chaque être humain et animal de la planète. Pour ne pas s’envoler, il est important de trouver des points d’appuis. La campagne est donc bien plus dangereuse que les villes. Contrairement aux immeubles actuelles, la bourgeoisie vit au rez-de-chaussée des immeubles et marche par des chaussures magnétiques. Ce tome présente de nouvelles découvertes. Les fleuves ont disparu et un nouveau monde bien caché existe.
La jeune Willa décide de revenir à la situation antérieure quand elle découvre que son père est en partie responsable de ce bouleversement mondial. Elle suit la carte de son père qui aurait trouvé un moyen de faire revenir la gravité. Cependant, ces révélations ne sont rien en regard de ce qui va se passer dans ce dernier tome. Le rythme de l’action ne faiblit pas. Le lecteur, fan d’action, assiste à une course en jetpack et une attaque aérienne massives par des insectes.
Une héroïne en quête de sens
Dans les autres tomes de Skyward chez HiComics, Willa a déjà affronté des politiciens, des fermiers terroristes et des insectes géants mangeurs de chair humaine. Ce tome est, en partie, un retour vers le passé en découvrant la situation des parents de Willa. On découvre par un proche les effets le jour de la catastrophe. Au fil des pages, la jeune métisse a perdu ses repères à l’image du monde post-Jour G. Elle rêve d’achever le projet de son père mais peut-on revenir en arrière ? L’enjeu n’est pas juste individuel mais touche toute la métropole de Chicago. Un opposant s’est progressivement affirmé, Raymond Hofmeister qui a déjà voulu la tuer dans la forêt et a décidé d’envahir la métropole avec une armée d’insectes. Ils ne constituent pas uniquement une aviation de guerre mais risquent de dévorer toute la population. Il travaille pour le chef d’entreprise Barrow, symbole des profiteurs.
Après la série tv Lucifer comme scénariste, Joe Henderson démontre ici sa parfaite adaptation aux comics ce que prouve le titre de meilleure nouvelle série aux Eisner Award de 2019. Il est épaulé par le dessinateur Lee Garbett qui réussit à rendre crédible les plus improbables inventions. Ses pages sur le jour de la disparition de la gravité sont passionnantes car totalement banales. On constate ce fonctionnement dans les bonus avec les postfaces touchants de chaque artiste et une comparaison entre le scénario et le dessin. Ils proposent ensemble un récit fun, une quête familiale mais également un projet inclusif. Les personnages illustrent la diversité du monde : un couple de lesbiennes, un héros amputé. Le duo a si bien fonctionné qu’il a remis le couvert sur la série Shadecraft, bientôt édité par HiComics. On peut également signaler les couleurs joyeuses d’Antonio Fabela qui forment un contraste avec la profondeur du scénario.
Série encore méconnue, ce troisième tome de Skyward boucle en beauté une excellente série. Henderson et Garbett proposent un récit d’action trépidant autour d’un concept fort. Cette réussite vient de la profondeur psychologique et du courage d’une famille. Vous pourrez d’ailleurs bientôt retrouver Skyward sur le grand écran en attendant très vite le nouveau comics du duo.
Vous pouvez dévorer un article sur le tome précédent et Bitter Root, une autre série indépendante du même éditeur.