Le théâtre contemporain est une sphère enrichissante, où l’on peut à la fois se divertir et réfléchir au monde qui nous entoure. La pièce établit des liens solides avec la poésie. « Déconfiture des Escobars » de Bernard Anton a été publiée aux éditions « Impliqués éditeurs » de l’Harmattan. La maison d’édition, « Impliqués éditeurs, » une branche de l’Harmattan fondée en 2014, est connue pour son implication dans la création de travaux qui bousculent les normes et qui abordent des sujets sociaux et politiques importants. Les œuvres récentes telles qu’« Anathema sur l’usurpateur » et « Lauriers pour l’Ukraine » indiquent clairement que « Déconfiture des Escobars » s’inscrit dans cette lignée de textes engagés.
Cette pièce flirtant avec l’absurde nous renvoie aux grands classiques du genre, tout en affichant l’empreinte caractéristique d’Anton. Cette création se compose de personnages aisément reconnaissables, qui jouent tous un rôle dans la guerre. Les dialogues peuvent être déroutants, avec des répliques détonantes, qui marqueront les lecteurs-spectateurs.
Cette œuvre vise à explorer ce thème complexe qu’est la guerre et tout ce qui l’entoure. Il s’agit de la communication difficile et complexe entre les individus, de l’incapacité à trouver un sens véritable dans ce conflit, qui a pour seul intérêt d’enrichir les puissances. Le dramaturge invite à une réflexion sur ce phénomène de société qui détruit l’humanité et la construit à la fois.
Qui sont ces « Escobars » ? Que signifie cette « déconfiture » ?
Dès le départ, Bernard Anton incite ses lecteurs à plonger dans un voyage qui s’éloigne des sentiers battus.
Comment peut-on parler de la guerre, un sujet aussi complexe et bouleversant, alors que le monde change chaque jour qui passe ? C’est un défi de taille que l’auteur a choisi de relever…mais réussit-il son objectif ? Dans cette pièce où les soldats sont des clowns, leurs dialogues humoristiques creusent l’écart entre ce que l’on perçoit de la guerre et ce qu’elle est véritablement… Mais au-delà de complexité de son thème, Anton exprime son amour de la poésie. Il y insuffle ses opinions politiques et philosophiques, créant ainsi une pièce de théâtre sensible et même musicale.
En ressort une pièce de théâtre gorgée de sensibilité, qui parvient à toucher tous les amateurs de théâtre. « Déconfiture des Escobars » met en scène le contraste entre l’humanité de ses personnages et l’horreur des actions qui se déroulent sur le front. Parmi les nombreux points soulevés dans la pièce en trois actes, Anton n’hésite pas à s’en prendre à un de ses sujets favoris, la corruption des dirigeants et la soif de pouvoir des chefs militaires. D’ailleurs, « Ben » est un grand défenseur de l’Ukraine et des droits humains. Dans la guerre qui oppose le pays à la Russie, Bernard Anton a statué. Il est inconditionnellement du côté du drapeau bleu et jaune… Pour lui, rien de tel que de puiser dans ses forces et donc sa plume pour interpeller les lecteurs. Cette pièce fictive empreinte de sincérité lui donne l’occasion de pointer du doigt les problématiques et de se battre, à sa manière…
Aujourd’hui plus que jamais, il est temps de se pencher sur les œuvres de théâtre dénonciatrices et engagées. Pourquoi ?
Cette pièce de théâtre détient entre ses pages le pouvoir de sensibiliser le public aux plus grandes préoccupations mondiales. La pièce instruit en quelque sorte les spectateurs, leur permettant de mieux comprendre les complexités de ces conflits et leurs conséquences sur les vies des individus concernés. Plus que des chiffres ou des « civils tués », les victimes de guerre sont de réelles personnes…
En effet, cette pièce humanise les victimes touchées par les conflits. En racontant des histoires et en mettant en scène des protagonistes auxquels le public peut s’identifier, la pièce d’Anton rappelle que derrière les titres de journaux et les statistiques se trouvent des individus avec des émotions, des familles et des espoirs… Après avoir lu cette pièce, les lecteurs sont souvent seront incités à la faire vivre, à en discuter avec d’autres amateurs et amatrices. En guise d’appel à l’action, Anton cherche sans doute à s’imposer pacifiquement dans le paysage de la littérature.
Ne sous-estimons jamais le poids et le rôle de l’Art dans la lutte.
Ce nouveau projet artistique signé Anton s’inscrit parfaitement dans la bibliographie de son auteur. Bouleversant de sincérité et écrit avec justesse, la dernière parution de Ben promeut l’idéal et l’utopie d’une paix certes inaccessible, pourtant si simple. À portée de main, l’artiste derrière ce projet recherche l’amour. Derrière ses tableaux symboliques, il démontre le pouvoir de l’émotion et des sentiments – dans tout ce qu’ils ont de plus noble à offrir…