Samedi 9 juillet, avait lieu le dernier concert du festival Days Off 2016, et rien de mieux que The Cinematic Orchestra pour clore ce festival à la programmation rafraichissante et irréprochable. Nous y étions, dans la grande salle de la nouvelle Philharmonie de Paris, conçue par Jean Nouvel, et nous en gardons un délicieux souvenir.
Jameszoo, une première partie idéale
Mitchel Van Dinther, Alias Jameszoo, DJ, producteur et maitre de ce qu’il appelle le « naive computer jazz », nous a offert une très belle première partie, et une amorce idéale pour cette soirée onirique. Voici un extrait de son premier album, Fool, sorti le 13 Mai dernier sur Brainfeeder, label qui accompagne cette évolution moderne du Jazz, avec un mélange savant entre musiques expérimentales,psychédéliques et avant-gardistes.
Un voyage cinématographique
A 21h30, les musiciens entrent progressivement sur scène et se complètent petit à petit. The Cinematic Orchestra entame une introduction aux cordes : violon, violon électrique, alto, contrebasse, violoncelle, et nous embarque dans un long voyage.
L’Écossais Jason Swinscoe, nous invite généreusement dans son univers, comme il le fait si bien depuis 1999 (quand il était responsable chez Ninja Tune). Le concert commence tout doucement, construisant petit à petit la B.O d’un film mental, inédit et différent pour chacun d’entre nous. Entre électro-jazz et downtempo, un univers fantasmagorique se déploie et nous emporte dans une exploration sonore qui prenait tout son sens dans l’espace de la grande salle philharmonique. L’alliance du groupe et du lieu donnent à voir et à entendre une performance hors normes. La chanteuse Heidi Vogel rejoint le groupe sur scène pour la chanson Burn Out, pour une interprétation soul et mélodique et une très belle performance du saxophoniste Tom Chant. Le batteur, Luke Flowers, nous régale aussi avec des solos impressionnants.
Le set principal se termine par une version cosmique et organique de « Man with the Movie camera », extrait de la B.O. composée en 2000 pour le fameux film de Dziga Vertov. Le dialogue, riche et prolifique, entre son et images fictives, fait de ce concert une expérience sensorielle à part entière.
Pour le rappel, le groupe interprète une version acoustique de « To build a home », pour le plus grand bonheur du public qui n’y croyait plus. Suivie par « Ode to the big sea » et « All that you give », The Cinematic Orchestra nous aura offert un moment puissant, métissé, et construit, par des moyens dont ils ont le secret et dont nous sommes résolument fan.