Si la veille était intense, le dimanche à Solidays 2018 fut un moment pour se détendre et se rappeler les valeurs fondamentales du festival.
Solidays ce n’est un festival pas comme les autres ; c’est un événement solidaire et engagé !
Voilà ce que les bénévoles nous ont scandé toute la journée en début de chaque concert avant d’introduire sur scène un acteur d’une association pour qu’il nous parle de ses actions. Et il était bon en effet de se rappeler pourquoi on est là et où vont les bénéfices du festival, ce que cela permet de réaliser.
De bonnes nouvelles, des bouts de vie partagées et beaucoup d’espoir pour la suite. Le combat continue !
Solidays 2018 un festival engagé
Solidays c’est aussi des conférences. Et cette année, nous avons pris le temps d’entrer dans le Social Club pour en écouter au moins une. Il faut dire que l’emploi du temps de cette année le permettait davantage : toutes les conférences avaient lieu avant le début des gros concerts. Il fallait donc arriver plus tôt, mais ça valait la peine.
Notre choix s’est porté sur l’intervention de Delphine Horvilleur, une des 3 femmes rabin de France qui avait une question très intéressante à nous poser : Féminisme et religion sont-ils compatibles ? L’exposé fut on ne peut plus intéressant, invitant chacun à interroger sa communauté religieuse pour évoluer vers un discours plus progressiste, en accord avec les mœurs et la société actuelle.
Retrouvez la conférence de presse de Delphine Horvilleur
Un début de dimanche dynamique
C’est ensuite avec le groupe parisien Tshegue que nous avons entamé cette dernière journée musicale : ça commence par des percussions et ça se poursuit dans de la danse. Un son brut et authentique qui vient de loin. Faty Sy Savanet, la chanteuse, est une boule d’énergie qui réveille les plus fatigués. On ne peut s’empêcher de bouger en rythme et de la suivre. C’est le concert idéal pour nous donner la force de tenir toute la journée.
Même entraînement avec Arat Kilo que l’on retrouve sous le chapiteau du César Circus. Mené par Mamani Keita et Mike Ladd au chant, ce groupe est riche d’influences et d’instruments sur scène. Cuivres lumineux et percussions endiablées : encore une belle recette pour faire danser le public de Solidays. On salue leur enthousiasme et leur sourire et on ressort de ce concert complètement enchanté et en nage. A découvrir en live !!
Une des figures attendue du festival est Juliette Armanet. Vêtue d’un costume argenté étincelant, elle fait une entrée dynamique sur une musique plutôt posée. Assise devant un piano quart de queue, c’est avec grâce qu’elle fait évoluer ses doigts sur les touches noires et blanches. Le concert commence avec une balade et montera doucement en intensité. On ne peut s’empêcher de penser à Véronique Sanson, autant dans sa diction et dans son timbre de voix que dans le style. Il y a un côté rétro kitch nostalgique accentué et assumé qui n’est pas sans charme. Juliette est ravie de constater que le public semble connaître ses chansons et particulièrement son titre l’Indien. L’ambiance est posée, tranquille et festive à la fois ; pas agitée mais très détendue et c’est follement agréable.
Une visite au village des associations
Nous avons ensuite fait une petite visite du village des associations. Chaque année, il devient de plus en plus complet, abordant de nouvelles causes afin de sensibiliser les festivaliers à de nombreux problèmes qui touchent l’actualités aujourd’hui. C’est avec plaisir que l’on voit apparaître cette année de nombreuses associations pour la cause féministe. Très représentée, on suppose que cette présence est notamment du aux mouvements #metoo et #timesup. On retrouve aussi les habitués : Solidarité SIDA, Greenpeace, Act Up, Amnesty international, La croix rouge… Autre cause très présente : on parle beaucoup de migrants. C’est la dose nécessaire d’humanité qui permet de reprendre espoir. De meilleurs lendemains sont possibles grâce à ces gens merveilleux. On vous recommande grandement de rejoindre l’une de ces associations pour leur permettre de faire encore plus de grandes choses !
C’est ensuite le moment de la Color Party. Orchestrée par Luc Barruet, on remarquera que cette année, il n’y a pas eu de décalage et le compte à rebours s’est très bien passé. Résultat, des festivaliers couverts de poudre de toutes les couleurs et de superbes images… que nous n’avons malheureusement pas pu saisir (notre matériel ne pouvait le pouvait pas).
Un début de soirée tranquille
Direction le Dôme où Jungle s’apprête à monter sur scène. Un groupe groovy avec des voix fluettes pour une musique funk qui sent bon le vintage. Le public est calme et se laisse porter par le groupe qui fait vibrer cuivres et synthés. C’est dansant mais pas agité. On sent que c’est dimanche et, même si l’énergie n’est pas au maximum, le public est très attentif. Il ne met pas longtemps à réagir quand on lui demande de faire du bruit et taper dans les mains.
On change de scène pour passer, juste à côté, sur la Domino. C’est là que le mot de multi instrumentiste prend tout son sens. Quand on voit FKJ composer sur scène ses morceaux, passant du clavier à la guitare, de la basse aux machine pour looper le tout et y ajouter des beats, on ne peut qu’être admiratif. Tout est merveilleusement bien exécuté. Les mélomanes réunis l’ont bien senti et se laissent porter par ses mélodies jazzy. Et lorsqu’il vient poser sa voix, c’est un ravissement supplémentaire. Un vrai virtuose et un concert qu’il ne fallait pas manquer. Il ira jusqu’à utiliser les applaudissements et cris du public pour créer un titre en live. C’est tout le processus de création auquel on assiste. Une vraie leçon de musique !
Des choix difficiles et IAM pour conclure cette édition 2018
Il a fallu ensuite courir entre deux scènes pour ne pas manquer The Kills d’un côté, duo Rock intense qui donne des frissons.
Clara Luciani quant à elle était curieusement sur une scène moins imposante. Elle aussi fait parti des artistes en vogue très attendues du festival. Avec sa voix grave et profonde, elle est sensuelle et poétique, mais en même désenchantée et bohème. On constate qu’elle a vraiment pris son envol et qu’elle s’est acquis un public bien à elle. Elle pourrait devenir une égérie à la Jane Birkin.
Dernier concert de la journée, IAM fait une entrée impressionnante. L’école du micro d’argent fonctionne toujours aussi bien et les premiers titres font réagir un public qui semble pourtant bien fatigué. Malheureusement la setlist n’a pas l’air d’emballer et il faudra attendre le MIA pour que d’un coup, il y ait un sursaut d’énergie devant la scène Paris.
C’était une dernière journée de festival plus calme, mais où la prise de conscience était importante. Les bénévoles n’ont pas manqué de nous rappeler le vrai sens de Solidays et on les en remercie.
Un des derniers messages était : Ne laissez pas la politique aux banquier ; engagez vous. Gardez cette flamme qui brûle une fois l’an pendant le festival tout au long de l’année !
Retrouvez le report de Vendredi à Solidays
Retrouvez le report de Samedi à Solidays
Photos : Antony Gomes – http://www.antonygomes.com/